Dans une époque qui ne l’a pas accueilli, Baudelaire a voulu détacher la poésie de la morale et l’a proclamée toute entière destinée au Beau. Avec «Les Fleurs du mal», il tisse des liens entre le bonheur et l’idéal inaccessible, entre la violence et la volupté, entre le poète et son lecteur, entre les artistes à travers les âges. Outre les poèmes graves ou scandaleux, il exprime la mélancolie et l’envie d’ailleurs. Baudelaire, c’est le poète qui sublime la sensibilité, qui nous emporte dans des flots de passion, qui recherche la vérité humaine de l’univers: «Baudelaire est le premier voyant, roi des poètes, un vrai Dieu» (Arthur Rimbaud).
Un spectacle musical qui offre un choix de poèmes explosifs et flamboyants, humains et tendres, où explose la modernité du poète dont l’audace lui avait valu la censure de son vivant. Entraînés par les chants et la musique, plongez avec fascination dans le parcours de ce marginal écorché et en colère, mais qui disait aussi: « le bonheur, il faut savoir l’avaler! »
UNE CRÉATION ET PRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC, DU THEATRE LE POCHE GENEVE ET DE LA COMPAGNIE DU PASSAGE
De Charles Baudelaire & quelques textes de Brigitte Fontaine
Conception et mise en scène: Françoise Courvoisier
Avec: Robert Bouvier, Cédric Cerbara et Aurélie Trivillin
Scénographie et costumes: Sylvie Lépine
Musique originale: Arthur Besson
Lumières: Laurent Kaye
Collaboration artistique: Philippe Bégneu
Critique :
La salle basse de plafond et la scénographie minimaliste, une longue pelouse face au public, deux troncs d’arbres et quelques sièges improvisés créent un espace à la fois naturel, ouvert et intime invitant à la confidence d’un désir qui enivre tant le locuteur que l’interlocuteur. Cet échange de mots sur les myriades d’amours, de sexualités, possibles ou impossibles se fait d’abord à une puis à plusieurs voix, et parfois en écho ;sous le mode de l’aparté, de la déclaration ; et ce en solo, duo et/ou trio.
Moi qui suis peu sensible à la poésie Baudelairienne, j’ai trouvé dans cette nouvelle version libertine un souffle nouveau, plus proche de ce que moi-même je suis parfois amenée à ressentir émotionnellement, physiquement, intellectuellement, …
Par ailleurs le choix des poèmes et leurs positions dans le spectacle, lui confère un rythme et une cohérence remarquable.
« In cauda venenum », dans la queue le venin, le dernier mot n’est pas sans poésie : « de la boue je ferai des mots ». Ce vers donne au spectacle une continuité, hors plateau, en ouvrant une réflexion sur le pouvoir poétique qui parfois sublime, souligne, soupire, respire…tant les fleurs du quotidien que le mal qu’elles peuvent aussi suggérer.