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Titre doux et  pourtant trompeur…

Ce spectacle joue sur le trouble qui existe dans l’esprit d’une enfant égarée, et avec laquelle on s’égare, entre l’ imaginaire et  la réalité . Les limites semblent floues. C’est la famille qui s’en trouve bouleversée, réinterrogée et aussi les croyances religieuses et leurs impacts. La mise en scène met l’accent sur cet espace intriguant de doutes et de révélations que le rêve peut avoir. Ainsi sommes nous invités à vivre une expérience sensorielle où les sons amplifiés et l’obscurité nous plonge dans un autre monde duquel on ne sortira pas insensible!

 

 

Chronique :

Comme spectatrice j’étais témoin d’un ensemble de scènes de famille, tout comme l’est d’ailleurs « la petite fille », éponyme de la pièce, qui nous prend la main tout le long du spectacle auquel elle semble elle aussi assister! On est comme plongé dans cet univers difficile à éclaircir entre amour (humain ou divin), dévotion, fragilité des membres de cette famille décousue et désunie, entre autres par les maux de la vie (la perte, la maladie).

Avec simplicité et par là-même crudité, ce collectif de théâtre donne à voir des séquences intimes troublantes qui oscillent entre cauchemars successifs où l’harmonie est brisée en un rien de temps et  fantasmes d’expériences évanescentes.

On suit les bribes de cette histoire, de ces histoires familiales présentées dans une esthétique  épurée, et d’autant plus tragiques; compartimentées sur la scène dépouillée du superflu comme souvent dans nos rêves ! Le temps s’en trouve comme réinventé  et ce par le biais d’une chronologie déconstruite, un ralenti techniquement parfait, et des sortes de visions ou illuminations grâce à des effets visuels marquants!

De cette troublante expérience, le public reste coi … puis grâce à l’intelligente intervention d’une  animatrice/ journaliste : les spectateurs osent peu à peu prendre la parole, si absente lors du spectacle! La liberté d’expression s’ouvre pour laisser place au partage des questions qui turlupinent ou des impressions, sensations qui touchent!

Aller écouter, voir, se laisser émouvoir par cette petite fille et les siens c’est faire le chemin tant vers soi que vers les autres et revivre cet état de petit, de dernier si particulier et qui nous renvoie à notre propre fragilité, à la fois singulière et universelle!

 

Sophie Janin

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