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On arrive un peu en retard, sans compter le temps de trouver une place. Pour Caravan Palace, c’est râpé. Puis, ce samedi, c’est full. Il y a une masse incroyable de personne se dirigeant vers l’entrée.
Soit parce que le soleil a enfin montré le bout de son nez soit parce qu’il y a Sean Paul et que Sean Paul ca ameute les foules.
Moi, ce samedi, si on me laisse voir Orishas et Sean Paul (Paulette de son surnom), je serai contente.
Je compte sur mon amie pour compléter le restez du programme.
Il fait beau, il y a plein de gens.
Une ambiance parfaite pour encore se plonger dans le style reggae.

On dit merci Céline qui me fait découvrir Admiral T et Gentleman. La scène Titan bouge au rythme reggae et ça secoue. Admiral T transpire des rivières et se donne. Les deux danseurs qui l’accompagnent ne sont vraiment pas moches à regarder et ils dansent fichtrement bien. Pour la postérité, je m’autorise quelques photos d’eux. Ca fera toujours plaisir à regarder plus tard.
On ne reste pas jusqu’à la fin. Le peuple de l’herbe se produit à Univers.
Bon, je n’y connais trop cure à la musique, je marche au feeling.
Le Peuple de l’herbe a tourné quelques fois dans ma playlist mp3. Une bonne musique d’intérieur avec tout ce que ce terme a de positif.
Déception.
Il y a la musique qui en jette en concert et il y a celle qui devrait se contenter d’être écoutée dans une chambre. Pour moi en tout cas. Le noyau centrale du chapiteau à l’air de kiffer la life sur cette musique mais je n’arrive pas à m’y mettre.
Mais qu’on ne vienne pas me dire que j’en conclus que le Peuple de l’herbe fait de la mauvaise musique. Non, juste qu’en concert, ça m’emporte pas.
Bon, on effectue quelques zigzags à travers la foule pour atterrir de nouveau à Titan pour le concert de Gentlemen.

Le reggae, comme vous l’avez compris, ce n’est pas ce que j’écoute d’habitude. Alors je serais bien en mal de vous en parler autrement qu’en terme de novice.
Mais, une chose qui peut se dire, c’est que j’adhère de plus en plus. Au fil des concerts, je me dis que le reggae ca colle parfaitement à la scène. Devant nous, des babas cool en pantalon de lin et pieds nus sautillent et remuent. C’est beau de voir qu’un peu de son te rend un homme libre comme l’air.
Ce n’est pas tout ça, Gentlemen est très beau et bon mais à Univers, il y a Orishas qui nous attend.
Voir Orishas c’est le moment que j’attends. Certes, Orishas n’est plus trois mais ils restent Orishas.
J’attends de ressentir ce petit frisson qui me vient lorsque j’entends des chansons, maintes fois écoutées et chantonnées chez moi, résonner en vrai.
Nos amis d’Orishas, Ruzzo et Roldan, ont vieillis. L’un est grisonnant l’autre est chauve. Mais Cuba Represent.
Ils n’en demeurent pas moi encore plein d’énergie. Assez pour chauffer le chapiteau. Ils enchaînent tube sur tube pour mon plus grand plaisir. A Lo Cubano, El Kilo.
Un bon concentré de bonne humeur qui agit directement et profondément en moi.
Entre temps, le temps s’est couvert et j’ai sorti ma petite laine.
Couleur café c’est des flux migratoires de chapiteau en chapiteau, de scène en scène. Nous en sommes et migrons vers Phoenix pour le concert du très souriant Jali. Enfin…en bonne mémé que je suis, je suis fatiguée et réclame la position assise.
On s’installe donc par terre avec vue sur la scène. Idéal. Ayant déjà vu Jali en concert, je ne prête qu’une demi-oreille. Je remarque toutefois que notre très joyeux chanteur plein de dents blanches rassemble les foules. Du petit au grand, du reggae man au wesh casquette. Il faut croire que sa bonne humeur met tout le monde d’accord.

Jali est l’avant dernier concert. Le dernier que j’attends c’est celui de Sean Paul. Comme presque les trois quarts des gens présents d’ailleurs.

Pourtant, il sera le gros flop de la journée.
Oui bon non. Soyons honnête.
Au début, Sean Paul, dit Paulette, s’en sort bien. Ca bouge, ca remue, ca chante, ca yaourtise en anglais. Bonne ambiance, la masse est immense, les bourrés sont foisons et les pimbêches hurleuses tout autant. On s’amuse, on reconnaît les chansons, les hommes se rincent l’œil sur les postérieurs des danseuses de Paulette. Ca roule quoi.
Puis, le drame…Paulette se prend un petit kif et nous assomme d’un son électro boum boum rendant méconnaissable ses chansons. Sans compter le fait que notre Sean Paul remettra trois fois la même chanson.
Je suis d’avis de dire que Sean Paul n’était qu’un robot qui buguait. On ne peut expliquer autrement cet égarement musical. Cet égarement m’a offert tout de même de bon fou rire et une phrase qui restera gravée dans les annales de mes concerts « Paulette, s’pèce de clette ». Aucun intérêt, je vous l’accorde mais on se fait les souvenirs qu’on peut et qu’on veut. Celui là en est un excellent.

Sur cette note un peu basse, nous quittons le festival.

Assez contente tout de même. Il me semble que cette année, Couleur Café a renoué des liens avec ses racines de musique du monde. Cela fait plaisir.

Elodie Kempenaer

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