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Je pense que le BIFFF est une aventure en soi. Il y a toujours du bon et du mauvais, de bonnes et de mauvaises surprises, de bons et de mauvais moments, etc. J’ai passé des heures dans les salles obscures, au bar ou dans les stands à discuter avec les vendeurs, les bénévoles, les maquilleurs, les artistes ou les invités. C’est toujours enrichissant de participer à un évènement mais un évènement si marquant de la vie bruxellois l’est en nombreux points.

Résumons un petit peu les films vus tout au long du festival par votre « envoyé spécial », du zombie (Eaters, Rammbock,…), de l’horreur (Prey, The Ward, …), du thriller (Neon Flesh, Captifs, …), du fantastique (Strayed, Siren, …), du psychologique (Luister, …), des films amateurs, parfois ridicules ou non aboutis (Ferozz, Dark Souls, Karminsky Grad, …). Une programmation de pays divers comme le Kazakhstan, la Corée, le Japon, Taiwan, Angleterre, USA, Espagne, Cuba, Norvège, Inde, Belgique, Chine, Italie, Allemagne, etc. Il y a eu de très bons (Rammbock, Siren, Captifs, …) comme du très mauvais (Ferozz, Karminsky Grad, …). La pépite de votre dévoué serviteur reste « Rammbock, film allemand de Marvin Kren qui malheureusement ne sera sûrement jamais disponible à la diffusion à cause de son format marginal (le moyen-métrage).

Pour les différents jurys et le public en général les perles sont :
Le jury International
- Le corbeau d’or à I saw the devil de Ji-Woon Kim, considéré dès le départ comme le grand favori !
- Le corbeau d’argent, prix spécial du jury aux films Midnight Son de Scott Leverecht et surestimé Detective Dee de Tsui Hark (qui n’a pas été autant apprécié par le public que par le jury).
Le jury européen
- Méliès d’argent à Transfer de Damir Lukacevic
- Une mention spéciale à Troll Hunter pour son apport scientifique dans la connaissance des trolls
- Le pégase, prix du public à Rare Exports : A christmas Tale (et son Père Noël pervers)
Le jury du 7ème parallèle (ou 7th orbit … de cheval, dixit le public du BIFFF)
- Le prix à The Temptation Of St. Tony de Veikko Ounpuu
- Et mentions spéciales à Mirages de Talal Selhami (qui était favori)
Le jury Thriller (avec Monsieur Jean Van Hamme)
- Attribué à Territories d’Olivier Abbou
- Et une mention spéciale à Kidnapped de Miguel Angel Vivas pour la qualité de sa réalisation
En commentaire, ciblons que nos favoris n’étaient pas en compétition (Rammbock, Luister, Siren, …).

Concernant la vie de tous les jours au BIFFF, on peut cibler les qualités du festival : ses bénévoles, chaleureux, communiquant leur envie d’être là, beaucoup d’artistes et d’invités heureux de participer à la fête, un public qui a fait la renommée du festival ou encore le fait de passer 10 jours de cinéma.

Par contre je me dois aussi de cibler quelques torts. On a parlé dans le premier article de l’interdiction pour les accréditations mineures de voir les films de 20h ou de 22h, de participer à l’ouverture et la clôture, au bal des vampires, à la nuit du fantastique, etc. Les prix pour boire et manger sont parfois élevés, mais c’est le lot de tous les festivals actuels qu’ils soient musicaux ou cinématographiques. Nous avons beaucoup regretté, ayant des invitations pour certaines séances de 20 ou 22h, le manque de politesse ou de discernement du stand où on peut échanger les invitations contre des places (arriver une demi-heure avant, devoir faire la file plus de dix minutes et s’entendre dire qu’après vingt minutes avant le film c’est trop tard, l’invitation est annulée, c’est dommage. Que cela arrive à un journaliste, n’est pas très grave, que cela arrive à quelqu’un qui a fait peut être 1 ou 2h de trajet pour venir et qui arrive tout juste à cause d’embouteillages et se fait refouler à l’entrée et parfois pas très poliment et pour ma part beaucoup plus grave). L’organisation du BIFFF est parfois trop à « l’arrache ». Prenons en exemple le mini-scandale du jury qui n’a eu que 20 minutes pour manger le soir entre deux séances, le film « Mutants » diffusé qu’en français ou d’autres films diffusés en DVD au lieu de bobines, etc.

Suite à une invitation, j’ai testé le Bal des Vampires, en VIP et en salle. Voulant jouer le jeu au maximum (les invités présents joueront aussi le jeu), je suis passé par la case maquillage. Malheureusement, les maquilleurs et maquilleuses présents n’étaient que trop inégaux, j’ai vu plusieurs personnes avec des maquillages élaborés, je n’ai eu droit qu’à quelque chose de vite fait, un peu « cheap » et qui est vite parti (pour cela, je vous épargnerais la photo). On a visité la salle de soirée, l’ambiance était au beau fixe pour les participants monstrueux à souhait mais mauvais point à l’organisation qui n’a pas prévu beaucoup de choses pour remplir une salle trop vide, vu le thème de la soirée. Seuls deux écrans géants et une fausse chaise électrique ornaient la salle dans le thème. Dans le stand VIP, les gens invités pour l’organiser ont tant bien que mal décoré les choses, monté le bar à absinthe comme ils pouvaient (et l’absinthe était très bonne et finement bien conseillée, hips !). Le stand VIP peu visible fut la plupart de la soirée déserté et l’absinthe n’a pas coulé à flots.

Pour les stands et activités parallèles aux films, on peut vous dire que la zombie parade a effrayé son quota de touristes dans le centre de Bruxelles, le cosplay a été un franc-succès et le body painting a encore fait des miracles. Le BabiFFF a eu son lot de petits monstres et fut pour moi une innovation à garder et réitérer. La librairie « The Skull », fidèle au poste a fourni nombreux ouvrages à la vente et invités nombreux dessinateurs et scénaristes à la dédicace publique.

Nous sommes bientôt à la fin de notre chronique, mais avant j’aimerais vous parler de trois personnes (mais qui seront quatre comme les trois mousquetaires) que j’ai rencontrées et avec lesquelles j’ai beaucoup discuté de leur carrière ou de leurs buts.

Tout d’abord Miguel Zuleta, dessinateur talentueux invité par le BIFFF qui a failli et mériterait de dessiner une des affiches du festival. Il a déjà autoproduit son premier Artbook (« Kick Ass Girl’Z) et a en projet une bande-dessinée. Vous pouvez retrouvez quelques infos et œuvres sur son site internet : http://www.zuleta-miguel.net

Ensuite, il y a depuis deux ou trois ans des artistes de rue qui viennent de France pour titiller et occuper les spectateurs dans la file d’attente des gros films de 20 et 22h. Cette année nous avons surtout rencontré Ralph et Julien et leur numéro du Maître et du chien qui a décidé de se trouver une jolie maîtresse et de chercher de l’affection chez tous les êtres humains. Ils ont derrière pleins de projets originaux et de projets à venir assez osés. Le projet à suivre ici sera que Ralph projette de frapper fort pour la trentième édition du BIFFF l’année prochaine.

Nous terminerons par présenter un personnage atypique de la vie festivalière belge : Jean-Luc Ligot ! Plus connu sous le nom de Jean-Luc Maitrank. Il fabrique son propre Maitrank artisanal d’après une recette de sa grand-mère (il a des origines luxembourgeoises malgré qu’il habite dans les Marolles). Jean-Luc ne vend pas son Maitrank à la légère ! Il le vend surtout pour financer des projets sociaux-culturels et rencontrer de nouvelles personnes et créer de nouveaux projets. Il a grâce à son alcool, il peut déjà financer une école au Brésil qui accueille de jeunes enfants issus des bidonvilles. Vous l’avez sûrement croisé dans de nombreux festivals et croyez-moi il n’est pas encore prêt d’arrêter ! De plus son Maitrank est délicieux, ce qui ne gâche rien. Jean-Luc Maitrank ou comment aider les gens miséreux en saoulant les gens aisés.

Voilà, nous avons essayé de faire un large tour du festival, par les critiques des films visionnées et par cette chronique honnête du BIFFF. Je l’ai peut être fort égratigné sur quelques problèmes de fond. Malgré tout, le BIFFF reste un festival chaleureux, où l’on ne s’embête jamais, où l’on passe un bon moment que le film soit bon ou mauvais. J’ai essayé de voir le plus de choses possibles, même si je suis tombé très malade pendant plus d’une semaine m’empêchant de profiter autant que je ne l’aurais voulu. Je n’ai malgré tout pas raté les discussions interminables avec Ralph et Julien, les artistes de rues, d’admirer les jolies femmes dessinées de Miguel, de siroter un verre de Maitrank au côté de Jean-Luc, de discuter avec les invités de passage, avec les bénévoles, avec un présentateur de films sympathique si bien en-dehors que sur la scène de la salle de projection. Car le BIFFF malgré ces imperfections, on y retourne toujours pour son ambiance unique au monde.

P.S. : j’oubliais l’énigmatique « La poooorte » qui concluait l’article d’introduction du festival. Ce cri est scandé par le public du BIFFF à chaque fois qu’une porte reste ouverte dans le film. La légende dit que cela viendrait des projections au Passage 44 (l’ancien site qui accueillait le BIFFF) qui fermait mal et qui était la seule issue des personnes voulant quitter la salle. Les spectateurs ont vite râlé contre cette porte en le clamant haut et fort. Quand le festival est arrivé à Tours et Taxis, le cri est resté.

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