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Avec : Philippe Grand’Henry, Vincent Hennebicq, Mathilde Lefèvre, Aline Mahaux, Luc Schiltz ;
Adaptation et mise en scène : Coline Struyf assistée d’Emilie Maquest ;
Son : Brice Cannavo
Scénographie : Sophie Carlier
Costumes : Claire Farah
Eclairage : Colin Legras
Vidéo : Thomas Matauko
« Le destin d’un jeune homme désoeuvré qui décide de changer de vie en s’engageant dans un groupe armé. Un conte moderne et mystérieux teinté de visions poétiques et délirantes qui éclaire par son extraordinaire perspicacité le glissement de la société allemande de la République de Weimar vers le nazisme et le Troisième Reich. Un roman qui sans être une fresque historique entretien un rapport très fort à l’Histoire.
Intrigant, profond et prenant. »
.

Chronique

Nous ne sommes rien, tout ce qui commence ici se terminera ici.
Dans un décors minimaliste s’enchaine scènes et palabres entre un père trop occupé et son fils à la recherche de sens, entre une jeune fille dans la fleur de l’âge et ce jeune sûr que la guerre changera son destin.
Une rencontre peut être du troisième type, un périple sur le front, une blessure, une cassure dans son histoire.
Une boucle sans fin qui changera certainement son avenir, un avenir pleins de craintes mais également de solitude, une multitude de découverte qui en fera son présent, cette veuve aux allures très déconvenues pour son temps, cette jeune Anna dont il cherche sans cesse le retour…

L’espace temporel de la pièce est décousue mais revient toujours au point de départ, comme si ce qu’il s’est produit ne s’était jamais passé, tout commence à la fête foraine et cette rencontre avec Anna, la caissière du manoir hanté, ou dans cette taverne où un père gagne un droit d’exister à sa famille.

Serais-ce le début d’un cauchemar, une remontée soudaine de liberté, le début d’un commencement ou un retour à la réalité ?
Telle est la question que nous pouvons nous poser durant ce spectacle envoutant, intemporel et alarmant. Quel soldat s’attendait à une guerre aussi bestiale que cruelle, quel homme de valeur a pu se rendre coupable d’actes aussi affligeants, combien sont-ils à n’avoir tout simplement pas su assumer leurs responsabilités.

Les choses simples de la vie sont peut être les plus belles mais c’est dans la complexité que l’homme trouvera son salut si bien sûr il y trouve un jour son bonheur.

Une pièce très bien jouée, et arrangée par divers effets sonores calculés au rythme des images qui défilent devant nous. Bien que le fil conducteur de la pièce ne soit pas facile à trouver, les acteurs nous y ramènent sans cesse sans que nous sachions pourquoi ni comment.
Tant de choses à imaginer, tant de chose à se remémorer, une histoire sobre et réaliste d’un jeune homme modeste qui comme beaucoup d’autres ne se sont rendu compte que trop tard du malheur qui allait s’abattre sur leur pays.

Un spectacle à aller voir si vous osez regarder en face que l’Homme est ce qu’il est et, parfois, aussi est amené à faire ce qu’il croit bon tout en se trompant de côté.

Le bourlingueur du Net

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