Hier, au théâtre 140, Georges Appaix, chorégraphe marseillais très apprécié dans cet établissement, jouait son « one man show », agrémenté de chants, chorégraphies et surtout d’amour du verbe. N’entretenons pas longtemps un suspense inutile, je n’ai pas aimé. Je m’y suis même ennuyé. Oui mais pourquoi ?
Commençons par cibler la cause la plus probable. Je suis arrivé au théâtre 140 sans rien connaître de l’artiste, sans trop savoir où j’allais. N’étant pas très calé au niveau chant et danse, cela a pu me larguer en cours de route. Mais disons-le honnêtement, j’ai beau ne pas être un grand amateur de danse, je pense pouvoir reconnaître ce qui est beau ou intéressant. Ici, les chorégraphies sans queue ni tête, exécutées à tout moment, rendaient Appaix plutôt ridicule et j’en suis venu à avoir mal pour lui.
Ensuite, je n’ai vraisemblablement pas aimé, car il n’y a rien. Peut-être que j’aime quand ça bouge ou
quand il y a une originalité intéressante ou quand il y a une intrigue ou quand il y a un message ou quand, ou quand … Énormément de choses peuvent me faire vibrer mais ici le vide sidéral du texte (si on avait, si je faisais, si je disais, etc.), nous a vite lassé des hypothèses répétées d’Appaix.
Peut-être n’avons-nous pas le même humour. J’ai entendu plusieurs personnes rire à gorge déployée à quelques bons mots. Il y a effectivement quelques bonnes phrases bien rythmées et bien situées prêtant à sourire mais, effondré devant ce spectacle qui ne m’a ni touché, ni intéressé, les rires ne sont jamais sortis.
Il est très dur pour un critique qui souhaite par-dessus tout ne pas être un « salopard » , de parler
d’une représentation qu’il a trouvée consternante d’ennui et de ridicule. D’autant plus qu’un public fidèle ou conquis a, ma foi, réagi assez bien. Erreur de jugement ? Appréciation faussée d’un public connaissant le talent du monsieur ? Peut-être n’ai-je pas aimé, peut-être était-ce vraiment consternant, ce sera nos lecteurs qui sûrement me le diront. En attendant, allez voir par vous-même, cela vous plaira, ne sait-on jamais. Et ces chansons, sont de loin, ce qu’il y avait de moins creux dans son spectacle. Question de goûts, on vous avait dit …