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© Smars Loïc

Deux heures et demi de train et 20 minutes de navette en bus de Bruxelles et le village de Chassepierre nous accueille pour la 38ème fois afin de nous faire profiter des arts de la rue.

Chassepierre, c’est évidemment LA valeur sûre de l’art de la rue ! Je n’ai pas tardé à m’en rendre compte, car après avoir quitté l’attachée de presse, je me glisse dans le premier public visible et découvre avec joie un couple de jongleurs originaux et talentueux : Les Passes Tressées (www.passestressees.com) avec leur spectacle « Al & Bofie ». Autant Al est sérieux, autant Bofie est délurée et fera tout pour empêcher son mari de finir convenablement son spectacle. S’en suivront des prouesses faussement improvisées et de pas mal d’interactions avec le public.

Les interactions, justement, c’est le mot d’ordre pour les artistes présents à Chassepierre. Certains y arriveront mieux que d’autres. Prenons l’exemple de Da Motus (www.damotus.ch) , mis en vedette sur l’affiche du festival, qui a beaucoup de mal à démarrer son spectacle en bougeant à droite et à gauche, et à force d’un enchaînement bordélique, perd une partie de son public. Heureusement, passé l’introduction de leur spectacle, « Da Motus » reprend les choses en main et démontre tout leur talent et réussit enfin à faire grandement participer une partie du public et à conquérir les autres.

Le spectacle suivant ne nous est qu’à moitié inconnu car l’on retrouve une nouvelle fois Les Bonimenteurs (www.lesbonimenteurs.be) déjà aperçus avec « Le Crazy Cinématographe » au Brussel Film Festival et avec Le Livre Passe-Têtes au festival La Semo.
Les Bonimenteurs sont généralement deux, frère et sœur, et viennent tout droit de New York et vous font découvrir une histoire extraordinaire à coup d’improvisations et de participations du public.
Pour cette fois, nous avons eu droit à « La Course aux Escargots », petit bijou de théâtre de rue, qui confirme encore une fois tout le talent de la compagnie qui monte !

La suite nous promène à travers le village. Un coup d’œil sur les deux trois expositions de peintures et photographies et j’arrive à proximité de la Semois et découvre un jeune artiste local, acrobate et jongleur au diabolo. Malgré un talent indéniable, David Hansel pêche un peu par un manque cruel de mise en scène et devient parfois trop répétitif.

A proximité, Gauthier Pierson, installé dans une serre au milieu de la prairie, dessine, instantanément, les visiteurs sur les vitres de la serre. En face, sur l’autre rive la compagnie 1 Watt (http://www.1watt.eu/wordpress/) s’attèle avec le spectacle « Beau Travail » à faire vivre les trois heures de leur chantier déluré et absurde. Le public passe, s’en va, revient durant les trois heures de constructions.

J’attends un autre spectacle des Bonimenteurs et tombe par hasard sur le spectacle déjà commencé du Quartet Buccal (www.quartetbuccal.fr) : 5 jeunes femmes, gonflées à bloc, qui veulent une rupture avec leur quotidien, organise un braquage et se croient invincibles. Bourrés d’humour, d’improvisations, de performances vocales, les 5 femmes habillées chacune d’une couleur différente ont conquis les faveurs du public !

Arrivé depuis quelques heures, il est déjà temps de se remettre en route pour attraper la navette à la sortie du festival. Mais tout n’est pas fini et on découvre en dernière minute une petite pépite de l’art de rue : la compagnie Le Plus Petit Espace public (lepluspetitespacepossible.com) et son spectacle « La fanfare d’occasion ». 4 musiciens : deux femmes et deux hommes accompagnés de leur clarinette, trombone, trompette et tambour, nous livrent un trésor d’imagination et de talent. Le concept est de partir de leur talent de musiciens pour construire un spectacle original, vivant et drôle en s’inspirant de l’atmosphère qui les entoures. Un chapeau qui passe d’une tête à l’autre, une glace chipée par un des instrumentistes, un déplacement  à la suite de personnes qui n’ont comme seul tort que d’être passé devant eux, etc. Beaucoup de rires et à mon grand malheur une interruption du spectacle car la navette n’attend pas …

Loïc Smars

Le festival de Chassepierre est encore une fois une réussite et reste L’Evénement des arts de la rue en Belgique. Agrémenté d’un temps sublime entre deux semaines de pluie, le public s’est déplacé en masse et a fait de ce week-end, une réussite pour tous : artistes, organisateurs et surtout public !

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