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tabaryBonjour Nicolas Tabary,

C’est avec plaisir que nous prenons de tes nouvelles, toi qui désormais tiens les rênes des aventures d’Iznogoud.

Les rênes, quelles rênes ? Le dessin de la série, je le monte à cru et c’est très physique, voire même éprouvant et émouvant ! Rien n’est gagné tant que je n’ai pas franchi le dernier obstacle, la dernière planche de l’album ! HA HA HA !

Depuis tout petit tu es bercé par le dessin et plus particulièrement la bande dessinée pour laquelle tu as consacré une grosse partie de ta vie.

Etait-ce une fin en soi de te lancer dans la BD ou bien as-tu envisagé un jour de faire autre chose ?

En fait, au commencement, je suis graphiste pour la communication et j’ai créé mon atelier en 1991 bien avant de commencer la bande-dessinée. J’ai démarré la bande dessinée en 2002 mais pour la communication. Pour Iznogoud, j’ai travaillé aux côtés de mon père durant de nombreuses années en imprimant inconsciemment ses traits dans mon cerveau et cela en parallèle de mon activité de graphiste. Puis une opportunité s’est présentée en 2003 pour créer des strips d’Iznogoud publiés dans des magazines d’Unions des Maires de la région Parisienne. Cet exercice m’a permis de me faire la main sur la morphologie particulière des personnages de cette série. Le destin a mis la BD sur mon chemin, mais j’adore la publicité, la communication et j’aimerais un jour avoir le temps de peindre et même d’écrire des scénarii… Mais le dessin est chronophage et ne me laisse guère de temps pour m’évader.

Tu sors, en fin d’année 2014, un nouvel album de Iznogoud, un album vraiment attendu. Tu es en pleine conception de l’album, cela se passe-t’il bien ?

Oui je suis dessus actuellement et je dois l’avancer tout en répondant aux commandes pour mon atelier. La pression est forte car j’ai pris beaucoup de retard. Je dois l’avoir fini début d’année pour que mon éditeur puisse prévoir sa sortie fin 2014. J’ai encore pas mal de boulot… À suivre.

Iznogoud, né de l’imagination de René Goscinny et de ton père, Jean Tabary, est une référence de la BD franco belge, tu remplaces habilement ton père au dessin, n’était-ce pas trop compliqué de remplacer René Goscinny ?

Merci pour moi, mais pour le scénario, il faut demander au scénariste. Et puis je laisse à Anne, la fille de René Goscinny, le soin de porter un œil bienveillant sur la suite scénaristique donnée à l’œuvre de son père. En ce qui me concerne, j’essaye de servir au mieux les textes comme un metteur en scène qui doit diriger ses comédiens, gommer quand ils n’y arrivent pas, imaginer les décors, les effets, les angles de vues et mettre tout ça en mouvement tout en gardant le fil conducteur pour ne pas perturber le lecteur dans son histoire… 

On souhaite évidement un immense succès à Iznogoud, aurons-nous un jour la chance de découvrir un personnage propre à ta personne ?

Merci, cette série le mérite et ses auteurs de grand talent aussi. Merci aussi pour moi, car ça m’aiderait à payer les futures études de mes enfants et les charges grandissantes du quotidien (rire) ! Pour ta deuxième question, je laisse le destin me présenter des opportunités car je n’ai malheureusement pas le temps de créer un projet BD pour démarcher des éditeurs. En revanche je suis prêt à étudier toutes propositions d’éditeurs ou de scénaristes s’ils adhèrent à mon style « Tabary » et pas obligatoirement là où l’on pourrait m’attendre… À suivre.

Nous te remercions pour l’honneur que tu nous fais en nous accordant une interview durant ta période de création et nous ferons un plaisir de t’accueillir prochainement peut être sur le Concile de Bruxelles.

 


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