Le Festival de Cinéma Méditerranéen (Med) se déroule une fois de plus au Botanique, du 5 au 12 décembre 2014, avec sa quatorzième édition. Cette année, le Med fête ses 25 ans et plusieurs évènements y sont organisés:
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Une sélection de films qui mettent en exergue la jeunesse méditerranéenne d’aujourd’hui et où l’on peut par exemple découvrir ce qui passionne de jeunes serbes (Barbarians, d’Ivan Ikic), turcs (Le droit au baiser, de Camille Ponsin), français (Geronimo, de Tony Gatlif), italiens (Le cose belle, d’Agostino Ferrente et Giovanni Piperno).
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Un focus sur le cinéma italien en collaboration avec le Med Film Festival de Rome et l’Institut Italien de Culture de Bruxelles et dans le cadre du semestre de la Présidence Italienne du Conseil de l’Union Européenne. L’Italie est ainsi mise à l’honneur grâce à un éventail de films et de concerts en soirée. Et ce fut l’occasion pour moi d’y voir deux court-métrages :
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« Io Non ti conosco », de Stefano Accorsi, est l’histoire d’un homme qui, après de nombreuses années de mariage, veut surprendre son épouse. Un jour quelconque, il décide de lui acheter un bouquet de très belles fleurs et de le signer seulement avec « Io » (« moi »), mais quelle mauvaise surprise quand il se rend compte que ce n’était pas si évident que cela. Une histoire simple mais originale sur la tragédie des mensonges au quotidien…
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« reCuiem », de Valentina Carnelutti, raconte l’histoire de Leo et sa petite sœur Annetta. Quand ils se réveillent, leur mère dort encore. Livrés à eux-mêmes, ils feront l’impossible pour qu’elle revienne à elle. Des images touchantes qui font beaucoup réfléchir sur l’ingénuité et l’impuissance des enfants quand ils font face à la solitude. Car, que se passerait-il si un jour les mamans ne sont plus là pour nous? La réalisatrice, invitée pour présenter son court-métrage, nous dévoile ses préoccupations à ce sujet.
Ces derniers deux courts font partie de la séance d’hier, dimanche 7 décembre, appelée « Coup de Cœur du Court ». Comme le site web même le décrit: « il suffit parfois de quelques minutes à un film pour convaincre, émouvoir, faire rire et étonner son public : c’est le cas des courts-métrages sélectionnés. À travers ce genre cinématographique, c’est toute la diversité du cinéma méditerranéen qui s’exprime ! » Dans la séance on voit, parmi d’autres, la dure réalité d’une veuve en Tunisie (« Selma », de Mohamed Ben Attia), l’innocence d’une petite fille dans la violence de la Croatie des années 1990 (« The Chicken », de Una Gunjak), les relations humaines abruties de deux amis en Espagne qui vont voir les prostitués (« Sexy Dream », de Christophe Le Masne), ou encore un court présenté par la belge Sarah Carlot à l’occasion de son travail de fin d’année, « Un parfum de citron » où le personnage principal, Rita est saturée par la pression familiale exercée sur son couple et par l’impossibilité d’avoir une descendance avec son mari. Elle essaiera alors de procréer en dehors de sa vie conjugale…
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Des films produits ou coproduits en Fédération Wallonie-Bruxelles dans un éventail des productions et co-productions belges. Cette année, ce sont 13 fictions, courts-métrages et documentaires qui ont été sélectionnés.
Ici, j’ai pu voir l’excellent film « Adios, Carmen » du réalisateur belge d’origine marocain Mohamed Amin Benamraoui. C’est l’histoire d’Amar, un enfant de 10 ans, qui vit avec son oncle en attendant le retour hypothétique de sa mère, qui a dû émigrer en Belgique afin de sortir de la pauvreté. Tandis qu’Amar attend désespérément son retour, il deviendra ami avec Carmen, une exilée espagnole travaillant comme ouvreuse dans un cinéma local, et qui lui fera découvrir le monde inconnu du cinéma… Le réalisateur nous montre le Rif des années ’70 en explorant les ambiguës relations entre le Maroc et son pays voisin, l’Espagne. Invité à la séance, le réalisateur a présenté ce merveilleux film, et nous raconte que le petit Amar n’est pas si éloigné de lui-même et Carmen était sa voisine réconfortante dans la terrible attente de sa mère, qui l’a emmené par la suite en Belgique. J’ai beaucoup aimé ce film émouvant et sensible.
Enfin, j’ai aussi visionné « May in the summer » de la palestino-jordanienne Cherien Dabis, invitée à l’édition antérieure du festival. Elle aussi, nous raconte une histoire qui pourrait bien être la sienne : May, jeune jordanienne écrivaine installée à New York, vient passer l’été en famille à Amman avant de se marier avec un musulman. De confession chrétienne, elle s’apprête à l’épouser, même si elle est bien consciente que cela déplait à sa propre mère, qui est très religieuse et contre le mariage. Le film est agréable à voir, surtout pour la relation entre May et ses deux sœurs, mais je l’ai trouvé un peu superficiel dans son propos. Les acteurs et la photographie sont excellents mais, à mon avis, l’originalité manque.
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Et, comme toujours, pendant le festival, des gourmandises méditerranéennes y sont proposées pour une dégustation! Thé à la menthe, pâtisseries, bricks, … mais ce n’est pas que cela ! Nous avons aussi la chance de découvrir également les richesses artistiques des pays du soleil telles que les tatouages au henné ou la calligraphie.
En conclusion, on a passé un super week-end! J’ai déjà hâte de venir à la prochaine édition pour m’y retrouver avec ce mélange de cultures que constituent la Méditerranée.