Une masse de formes humaines indéfinies, infinies comme une série de vers entremêlés, le décor est planté et annonce une pièce sombre. « Dehors devant la porte », le soldat Beckmann ère dans un non-lieu à la recherche de réponses.
La guerre est terminée depuis 3 ans, et Beckmann, enfermé en Sibérie revient et se heurte à une série de portes qui se referment sur lui.
« Une pièce qu’aucun théâtre ne veut jouer et qu’aucun public ne veut voir » présage d’un spectacle pessimiste et cruel rédigé dans l’urgence par un auteur ( Wolfgang Borchert 1921-1947) mourant et désillusionné dans une Allemagne ruinée matériellement et idéologiquement.
Pourtant, la mise en scène modernisée, doublée d’une recherche scénographique poussée (!), nous transporte dans la quête de ce soldat jusqu’à ressentir son désarroi. Dans ce drame à stations, tantôt fantastiques, tantôt hyper réalistes, les scènes se succèdent dans un subtil jeu de lumière, d’ambiance et de sons.
Un spectacle lourd et oppressant qui nous parle d’hier et d’aujourd’hui, un cri de révolte de quelqu’un qui cherche sa place dans la société. A voir !