Qui de mieux que Sam, l’un des organisateurs, pour nous parler avec amour de Lasemo. Nous l’avons rencontré et lui avons posé quelques questions, voici ce qu’il nous a confié :
Le Bourlingueur : « D’où est venue l’idée de faire un festival durable? »
Sam : « A la base il y a plusieurs idées qui se sont entremêlées, d’abord on avait un peu le constat que souvent le développement durable était lié à de l’austérité, à de la privation, ect, et à côté de ça que l’événementiel c’était un peu la grande messe d’aujourd’hui mais qu’à la fois c’était beaucoup de débauches, de moyens, d’énergie, et donc on s’est dit , pourquoi pas essayer de donner une image plus festive du développement durable et donc l’idée était de le faire via l’organisation d’un festival qui était en fait un peu le média à la base pour essayer d’associer le développement durable à une démarche festive, positive. Ca c’était un petit peu l’envie et puis on avait l’impression qu’il y avait des choses à faire , simplement par rapport aux événements qu’on voyait et qu’il y avait peut être des mesures que l’on pouvait mettre en place. Des mesures basées sur le bon sens, et qu’en construisant un festival autour de ça, c’était plus facile parce qu’on partait d’un bon pied, plutôt que d’essayer d’améliorer un festival existant. »
Le Bourlingueur : « Est-ce que quand on fait un festival comme Lasemo, on s’oriente naturellement vers des groupes engagés, à textes ? »
Sam : « Je n’ai pas vraiment de réponse, forcément les valeurs que l’on dégage , on aimerait qu’elles soient portées aussi par les artistes d’une manière ou d’une autre et pas qu’ils disent l’inverse de ce que l’on fait. On essaie de faire un festival basé sur le coté festif, et donc on fait appel à des artistes comme Giedré qui est basée sur l’humour, ou comme Oldelaf aussi, on a aussi des artistes basés sur un truc un peu plus dansant. On avait vraiment envie de proposer aux gens de faire la fête. Ca permet aussi d’avoir un lien entre la musique, et les autres formes d’expression artistique comme l’art de rue, etc. »
Le Bourlingueur : « Lasemo, c’est 5 éditions à Hotton, déjà 2 ici à Enghien, pourquoi ce changement de lieu? »
Sam : « Il y a plusieurs raisons, mais notamment, on avait l’impression d’avoir fait le tour du site à Hotton , on était un peu limité en terme de potentiel. Ici on apprécie beaucoup l’endroit, il y a des jardins, des prairies, des plans d’eau, ça nous permet à un moment de créer des univers assez variés et d’emmener les festivaliers dans des lieux assez différents et ça c’est chouette, c’est important pour nous. Il y a aussi des questions un peu plus durables, avec la mobilité, on est ici un peu plus central, c’est plus facile pour venir en transport en commun , et donc aussi d’avoir plus de festivaliers qui viennent. »
Le Bourlingueur : « Quelle a été la réaction du bourgmestre en vous voyant arriver pour demander d’ organiser un festival, avec tout ce que ça implique, dans le parc d’Enghien? »
Sam : « On a eu la chance d’être très vite en contact avec le bourgmestre ici à Enghien, qui avait envie d’un événement comme ça, il connaissait Lasemo et il a assez vite compris ce qu’on voulait faire. Je pense qu’on est un des festivals qui pouvait bénéficier du parc tout en le mettant en valeur et on a eu la chance qu’il le comprenne assez facilement. Il y a eu quelques craintes l’an passé qui ont été vite levées quand les riverains ont vu comment on occupait leur parc. Cette année les conditions météorologiques sont un peu plus dures mais malgré ça on a un public qui est respectueux des lieux et donc je ne pense pas qu’il y aura de problèmes. »
Le Bourlingueur : « Quel est le plus gros défi logistique d’un festival comme celui-ci? »
Sam : Le plus gros défi est de pouvoir préserver le parc qui est un patrimoine majeur de Wallonie, donc la difficulté est de le préserver tout en le mettant en valeur. Pouvoir sentir les lieux , les différents endroits, les différentes ambiances pour voir comment créer notre implantation.
Sinon le parc étant très grand et en pleine ville ça n’a pas été évident de tout barricader, donc voilà il y a quelques challenges comme ça mais je pense que c’est vraiment sur la préservation du lieu et sur l’implantation avec les différents bâtiments existants qu’on a eu le plus de mal.»
Le Bourlingueur : « Qu’auriez-vous envie de dire au public pour lui donner envie de venir à Lasemo l’an prochain? »
Sam : « C’est un peu difficile, c’est difficile de vendre le Lasemo, nous on y croit , on connaît le projet. On sait que les personnes qui viennent, reviennent, on a un taux de satisfaction des gens qui est énorme. Mais c’est plus facile de dire qu’on a tel ou tel nom sur l’affiche, nous on doit faire comprendre aux gens qu’ils vont être dans un univers à part, qu’ils vont se déconnecter, c’est pas un message qui est facile à expliquer. Moi ce que j’ai envie de dire aux gens c’est : Venez essayer, laissez vous étonner, et même si la programmation ne vous intéresse pas ou ne vous dit rien , il y a pas mal de gens qui viennent sans connaître les artistes et qui vivent un weekend agréable pour l’ambiance et l’esprit qui règne ici. »
Le Bourlingueur : « D’où vient le terme Lasemo? »
Sam : « Ca veut dire la graine en Esperanto, tout simplement. (rires) ».
Le Bourlingueur : « Merci pour tout. »
Sam : « Merci à vous. »