Dans le cadre des interviews du Bourlingueur du Net, nous avons été à la rencontre de Philippe Delaby, auteur de bande dessinée à succès voici ce que nous vous avons ramené comme information à propose de l’artiste et de son oeuvre …
Bonjour Philippe, pour nos lecteurs qui ne te connaitraient pas encore, pourrais tu nous dire qui es tu et que fais tu dans la vie ?
Je m’appelle Philippe Delaby, je suis Belge et j’habite près de Tournai. J’ai 52 ans et cela fait 28 ans que j’exerce le métier de dessinateur professionnellement.
J’ai fait mes 1ères armes dans le journal Tintin à l’époque où cet hebdomadaire existait encore. En effet comme la plupart des dessinateurs de mon âge, j’ai eu la chance de réaliser des histoires courtes » avec principalement Yves Duval », alors spécialiste des récits à caractères historiques. D’ailleurs, ma toute 1ère histoire parue dans ce journal s’intitulait « La dernière sortie des gladiateurs ».
Tu es également le dessinateur de la fameuse série Murena aux éditions Dargaud, une série qui ne cesse de déchainer les foules si l’on en croit les différents articles de presse élogieux à ton encontre ?
En effet, cette série que nous avons commencée fin des années 90 , Jean Dufaux et moi, connait un succès actuel que l »on n’imaginait pas au départ. Il est vrai que rien n’est calculé quand on commence une série, on la fait par désir, par choix. D’ailleurs, il faut le dire, au départ, certains trouvaient ça risqué d’aborder le genre »péplum » en BD, y compris notre éditeur. Il y avait eu Alix depuis 1948. C’était d’ailleurs un sujet passé en désuétude dans tous les domaines: ciné, BD,….
Nous ne sommes pas peu fiers maintenant d’avoir ré-ouvert la porte à ce genre.
Nous ne sommes pas historiens, mais nous avons réalisé Murena avec la plus grande sincérité. Et je pense que le public y a été sensible. A ce propos, même si je fais toujours attention aux choix de ma documentation pour être le plus authentique possible, le but n’est pas de faire de Murena une série documentaire; mais plutôt de se sentir au coeur de Rome, d’avoir l’illusion d’y vivre et de partager les heurts et les malheurs de tous ces personnages qu’ils soient connus ou non.
Depuis 2004, tu as également repris la série ‘Complainte des Landes Perdues’ qui étaient jusqu’alors le fief de Rosinski, un style qui te réussit bien. Pourrons nous un jour te voir aux manoeuvre de Thorgal ?
Ce n’est pas dans mes projets; même si Complainte est un univers que j’affectionne et qui se termine; d’autres horizons s’ouvrent à moi par la suite. Toujours avec mon vieux compagnons, Jean Dufaux. Mais ce nouveau projet ne verra pas le jour avant d’avoir réalisé 3 Murena d’affilé ( 10, 11 et 12) qui bouclent ainsi le 3ème cycle. Un suivant et dernier suivra.
Nous ne serons plus dans les 2 domaines à savoir l’Antiquité et le Moyen-Age fantastique.
Tournaisien dans l’âme, tu as à une époque publié des planches pour le club de foot de Mouscron, une aventure qui s’est achevée vu le succès que prenait ton oeuvre Murena. Nous avons beau chercher sur internet, aucune trace de ces planches, jamais eu envie de continuer ?
Non pas du tout. C’était pour faire plaisir à un ami à l’époque fan du club l’Excelsior de Mouscron.
Le dernier Murena est sorti en juin 2013, es tu sur d’autres projets actuellement ?
Comme je l’ai dit, je boucle le 4ème complainte; puis j’enchaine 3 Murena. Entre-temps, je commencerai à installer mon prochain univers de mon futur projet avec Jean. Mais il faudra être patient.
Comment se passe justement ta collaboration avec Jean Dufaux, vous vous voyez régulièrement pour vous mettre d’accord sur la suite de l’histoire où bien te laisse t’il total liberté quand à ton interprétation de son scénario ?
Il faut savoir que nous nous voyons beaucoup afin d’échanger nos points de vue. Ces rencontres sont toujours un plaisir et très souvent se déroulent autour d’une table. C’est devenu d’ailleurs un rituel, sacré pour nous. Jean est un auteur très ouvert qui soumet son scénario sans s’imposer, en laissant toujours le dessinateur exprimer ses suggestions et ses désirs éventuels. Par exemple, si tel ou tel décor me donne envie de le dessiner, il trouvera toujours un moyen de l’inclure dans le récit. C’est un réel échange, une communion et nourrit d’un respect mutuel. Et je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Nous travaillons en binôme. Je souhaite à chaque dessinateur de trouver cette osmose qui permet de faire de bonnes choses et de s’exprimer pleinement.
Merci à toi Philippe pour toutes ces précieuses informations alors que tu termines actuellement un album que nous nous empresserons de lire dès sa sortie !