Bonjour Michel Janvier, pour nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore, pourrais-tu nous dire qui tu es et que fais tu dans la vie ?
Michel Janvier, dessinateur illustrateur professionnel depuis 1977.
Dessinateur de la série Rantanplan, tu as cotoyé Morris au quotidien, comment as tu vécu cette collaboration avec ce grand monsieur du 9ème art ? Une anecdote particulière que tu as retenu des ces années si l’on peut dire d’apprentissage ?
J’ai entre autres il ya fort longtemps effectivement dessiné un album de Lucky Luke « Le Ranch Maudit » en 1986, et ensuite un certain nombre de gags et histoires longues avec le chien Rantanplan du vivant de Morris. Le tout totalisant actuellement 13 albums. Je n’ai vu Morris qu’à quelques reprises en festival ou lors de quelques passages à Bruxelles. Cette collaboration s’est arrêtée en 1997 à l’exception de 4 couvertures réalisées entre 2008 et 2010 pour des bêtisiers inédits. C’était pour moi une reprise de plus après d’autres, puisque j’avais travaillé précédemment entre autres pour des reprises de Maya l’abeille, Tom et Jerry, Daffy Duck, Woody Woodpecker ou divers dérivés Disney, Warner ou MGM. Mes techniques de dessin d’aujourd’hui sont principalement issues de ces prestigieuses reprises. Ca nourrit un style dans un premier temps mais il faut apprendre tôt ou tard à n’en garder que l’essentiel.
Pour Rantaplan plus de nouvelles depuis 2011, comptes-tu l’emmener en balade dans un futur proche ?
Rantanplan est pour moi une série de commande sur laquelle je n’ai aucune maîtrise. Il y a plus de dix ans que je me consacre à d’autres choses, « Les Musicos » ( 4 tomes) que je vais relancer … les collectifs sur le cyclisme et surtout les toutes récentes « Légendes de l’automobile » chez Vents d’Ouest… Je veux surtout consacrer beaucoup plus d’énergie au style réaliste que je préfère fondamentalement à l’humour. Je me suis éclaté à réaliser la reprise de « Docteur Monge » de Chabbert et Bardet même si le succès n’a pas été au rendez-vous. Ou « Madame Bovary » chez Adonis.
Actuellement, tu signes la sortie des “ Légendes du sport automobile”, tome 5, qu’est-ce qui t’a plu dans ce projet ?
Une passion ancienne pour les grandes heures de la course, l’occasion de mettre des amis (Brunel, Renvoizé, Borot) sur le projet dont j’ai été initiateur pour Vents d’Ouest. Ce fut du plaisir avant tout, retrouver et mettre en scène des anecdotes parfois vécues du bord des circuits.
As tu des projets en cours ?
Plusieurs choses en cours dont la biographie tourmentée (en BD) du grand poète « gothique » de la fin du XIX ème siècle, Maurice Rollinat . Je refais beaucoup d’illustration documentaire comme à mes débuts pour des éditeurs régionalistes. J’ai divers autres projets en cours, entre autres à nouveau autour de l’automobile.
Dans la bande dessinée, tu as occupé un poste assez spécial de « lettreur » pour Albert Uderzo et la série d’Astérix, encore un grand monsieur de la BD, mais en quoi consiste un rôle de lettreur aux éditions Albert René ?
Comme l’a toujours bien rappelé Albert Uderzo dans diverses interviews, il s’agit d’un mise au net des textes dans un style de lettre bien défini, à la plume, au feutre ou au pinceau. J’ai fait ça pour pas mal de gens, dans diverses traductions, comme pour Ralf König par exemple. Uderzo disait que le dessin de lettre fait partie du dessin tout court, et il a toujours eu la délicatesse de me citer parmi ses assistants. C’est toutes ces petites choses et je crois, ma polyvalence, qui me permettent d’exercer ce(s) métier(s) du dessin à 100 % depuis plus de trente ans …
Encore merci pour le temps que tu nous as accordé et j’espère te revoir bientôt pour de nouvelles aventures.
Merci Lionel