Du 3 au 11 mai 2013
Représentations à 20h30 sauf le lundi à 13h30 et le mercredi à 19h30
Relâche le dimanche
L’équipe
Adapté et mis en scène par Nicolas Luçon
Avec Stéphane Arcas, Sébastien Fayard, Julien Jaillot, Denis Laujol, Nathalie Mellinger, Benoît Piret, Lotfi Yahya Jedidi
Assistanat à la mise en scène Julien Jaillot
Aide à la dramaturgie Denis Laujol
Scénographie Stéphane Arcas
Costumes Claire Farah
Lumière Matthieu Ferry
Adapté de la traduction de Marthe Robert Photos Michel Boermans
Un projet de Ad Hominem Asbl coproduit et accueilli en résidence au Théâtre Océan Nord lors de sa création en 2011. Une coproduction de la maison de la Culture de Tournai et de la Rose des Vents, scène nationale de Villeuneve d’Ascq. Avec l’aide de la Fédération Wallonie Bruxelles, Service du Théâtre.
Jacob von Gunten s’est inscrit comme élève à l’Institut Benjamenta, lequel a pour mission de former au service et à la domesticité… pourtant nous découvrons rapidement l’existence d’un certain nombre de dysfonctionnements : les professeurs, par exemple, en sont absents, ce qui limite singulièrement la portée pédagogique de l’établissement. Mlle Benjamenta, la jeune sœur du directeur, assure l’intérim. Elle ne donne plus qu’un seul cours, toujours le même, sous forme de variations, à l’infini… Et que font les élèves ? « Ils végètent dans l’oisiveté. » Et s’il faut malgré tout s’occuper, ils apprennent le règlement par cœur et nettoient les locaux dudit Institut, selon une logique circulaire parfaitement absurde.
Ce qu’en a dit la presse
Une habile et subtile adaptation(…). L’absolu dépouillement scénographique et le découpage précis de l’espace par la lumière se couplent à une langue où se mêlent fatalisme et autodérision, pour composer un spectacle mille-feuille, insaisissable et dense.
Marie Baudet, La Libre Belgique, 25 mars 2011
Nicolas Luçon qui s’était déjà confronté à Blanche Neige de Walser, a cette fois adapté et mis en scène ce roman conçu comme un journal de bord. L’univers troublant de l’écrivain suisse, tout tramé de micro-actions presque banales elliptiques, de détails concrets mais sertis dans un onirisme délicat et angoissant, proche de Kafka, se joue ici dans le gris, émaillé de touches de blanc et de bleu, dans un écrin de lumières brumeuses, d’ombres et de clairs-obscurs : un espace mental, de cauchemard, scandé de noirs, pour sept comédiens.
Michèle Friche, Le Soir, 21 mars 2011
Nicolas Luçon à propos de Robert Walser
J’aime ses personnages. J’aime leur naïveté, leur singularité désarmante, le regard espiègle et candide qu’ils portent sur le monde, parce que c’est un regard qui l’allège, qui l’enchante et qui l’innocente. J’aime leur décalage, leur inaptitude à faire de leur propre vie un fond utilisable. J’ai l’impression de les comprendre. Je comprends la tentation qu’a Jacob, dans L’Institut Benjamenta, de s’annuler, de disparaître, de se fondre dans la masse. Je comprends sa tentation de se délivrer de toute responsabilité, comme le tentent aussi Les Idiots de Lars van Trier. Je comprends ses révoltes lorsqu’il se revendique… Et je comprends aussi lorsque, soudain, il préfère s’oublier, s’effacer, lorsqu’il veut faire cette expérience impossible de n’être rien.