Mardi au Samedi 20h – Samedi 17h
Genre: COMEDIE DRAMATIQUE
Auteur: Christian SIMEON
Mise en scène: Christophe LIDON
Équipe technique:
collaboration artistique : Sophie GUBRI
Avec: Alexandra LAMY
Critique :
La vénus au phacochère relate l’histoire de la célèbre pianiste Misia Godebska épouse de Thadée Natanson fondateur de la Revue Blanche.Elle côtoie des artistes de Renom Vuillard, Lautrec,Renoir, Jarry ou encore Bergson qu’elle demande à son mari d’engager.Ce dernier ci refuse.Il lui préfère Stinberg dont il publie le texte
misogyne De l’infériorité de la femme provoquant la colère de sa moitié.Mais la vraie crise du couple survient en 1896.En effet, lors de la première d’Ubu-roi au théâtre de l’oeuvre, Misia croise le magnat de la presse Alfred Edwards qui sous le charme, jure de la séduire à tout prix.Bien qu’elle le compare à un phacochère à cause du « groin » dont elle le juge affublé,l’artiste est tout de même troublée.Il faut dire que de son point de vue le personnage est cynique et vulgaire.Mais son assurance et sa pseudo-omnipotence opposés à l’idéalisme de son époux la déstabilise.C’est cette situation sous forme de lettres et de télégrammes que s’adressent les protagonistes, qu’Alexandra Lamy nous fait revivre.
La comédienne y incarne tous les personnages, Misia, Thadée ainsi que Geai Simsom créatrice de mode
délurée amie de la pianiste. Elle virevolte entre eux grâce à la lecture de lettres qu’elle découvre ici et là sur la
scène.Même si la mise en scène est assez épurée on ne peut s’empêcher de remarquer la diction parfaite de
l’actrice ainsi que sa facilité à s’accaparer le texte, malgré la pluralités des registres.Elle passe de l’époux
contrarié à la célibataire émancipée aux mots crus d’un tour de main.En revanche, en dépit de sa présence
Alexandra peine quelque peu à scotcher l’auditoire dans les premiers temps.Le ton est trop fort, on se perd avec
les personnages que le principe des lettres rend agaçants.De plus, arrive un moment où l’histoire s’essouffle ;
encore ce principe de lettres?Que dire..Mais voilà qu’arrive le dénouement et on est transporté.Transporté par
la justesse des émotions qui y sont jouées.La comédienne est touchante, suscite l’empathie, on oublie la pièce et
on ne pense plus qu’au drame qui s’y produit et on s’en veut de n’en prendre conscience qu’à cet instant.Et là le
flashback ! Tous les sentiments ressentis pour les personnages, la sympathie, la colère, l’indifférence et les rires
prennent tous leurs sens.On ressent tout.Alexandra Lamy confirme ses talents de comédienne dramatique et
nous assure d’une belle carrière en perspective.
Elzie Obiang