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Spécial Brussels Film Festival 2012
Bloody Boys de Shaker K. Tahrer
Avec Elin Klinga, Jacob Nordenson, Marika Lagercrantz, Tom Ljungman, Stig Engström, ...

Bloody Boys raconte l’histoire croisée entre 3 jeunes diplômés, qui n’ont pas la vie facile. Simon refuse de suivre sa mère volage, qui veut déménager chez son nouvel amant, et décide de retrouver son père qu’il n’a pas vu depuis 13 ans. Aigri par son divorce, il ne veut pas revoir son fils et veut rester dans sa solitude devenu si confortable. Björn, jeune africain, voit ses parents adoptifs divorcer et emménage dans un appartement à lui, genre de no man’s land propice aux réflexions sur lui-même, la vie, la mort. Kristoffer, quant à lui, vit avec sa mère, totalement bipolaire et abusée jeune par son propre père. Tous les trois veulent sortir de leur situation par des moyens qui souvent, leur feront commettre l’irréparable.

Déjà quelques siècles qu’un certain William affirmait qu’il y avait quelque chose de pourri au royaume du Danemark. Dans le cinéma actuel, toute la Scandinavie est concernée par une vie dépressive ou glauque. (Mercy, Happy happy, Millénium, etc.) Un peu comme si ces pays, étant fort fantasmés dans nos contrées pour leurs perfections, voulaient prouver au reste du monde que chez eux, ce n’est pas mieux ou même pire. Malgré ce pessimisme ambiant, beaucoup de ces films restent souvent des pépites cinématographiques. Bloody Boys s’en approche.

Traduction du tag : Foutus Gamins !

Tahrer, nouveau venu dans le paysage audio-visuel suédois, a de l’ambition pour débuter un film choral où toutes les histoires se mélangent : la mère de Simon est l’infirmière qui s’occupe du père abuseur de la mère de Kristoffer. Tandis que le père de Björn, psychiatre, va s’occuper des problèmes psychologiques de la mère de Kristoffer. Malgré quelques raccords d’histoire parfois poussifs, force est de constater que Tahrer s’en sort très bien.
Par contre, il n’évite pas certains écueils. Encore une fois pour un film d’auteur, l’attente est parfois difficile et le but final est souvent trop obscur et risque de perdre quelque peu son public moins courageux. De par ses longueurs, il rate le coche de l’émotion, en tout cas chez votre serviteur, pourtant réputé pour être parfois très « fleur bleue » devant un film.

Au niveau de l’interprétation, beaucoup de jeunes premiers, qui sortent très bien leur épingle du jeu, bien épaulés par des vieux routiers du pays. Jacob Nordenson, habitué aux rôles plutôt comiques, joue tout en intensité un père qui fuit la réalité pour une solitude confortable et va voir sa vie chamboulée par son fils désespéré. Mais la véritable performance est attribuée à Elin Klinga, très connue dans son pays, qui livre avec son personnage de mère bipolaire, une interprétation remarquable.

Bloody Boys a de grandes qualités pour une première œuvre, la direction d’acteurs de Shaker K. Tahrer est impeccable, mais l’histoire, au final pourtant dramatique, n’arrive pas à nous émouvoir.

Loïc Smars

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