En dehors, de la pièce, pour laquelle nous reviendrons plus tard, « Le Black, l’Arabe et la femme blanche » nous permet de parler aussi de deux autres choses. Le Rideau de Bruxelles et Jean Genet, dont c’est la vie inspirée et fantasme que nous verrons sur scène.
Le Rideau de Bruxelles a été créé par Claude Etienne en 1943. Depuis 2008, il est sous la houlette artistique de Michaël Delaunoy. Il est définit comme un théâtre de création privilégiant auteurs contemporains ou les nouvelles pratiques scéniques. (source : Wikipédia.fr).
Michel Delaunoy, dit aussi : » (…) 70 ans d’exploration ininterrompue des nouvelles écritures. de Belgique francophone et d’ailleurs. Contre vents et marées, ignorer les tristes sires qui, avec la régularité des changements de saison, annoncent qu’il n’y a plus d’auteurs, que le texte est mort. affirmer la nécessité de la parole. (…) Confronter les générations, les pratiques, les esthétiques. Fortes. Contradictoires. loin des recettes préfabriquées. (…) Maison Rideau. aujourd’hui privée de toit. Vraie maison de théâtre, cependant. (…) Rassembler. autour du singulier, du différent, de ce qui nous échappe. et, avec nos moyens d’artisans, dénuder les fausses idoles de leurs discours trompeurs. »
Car oui, malgré sa longue existence et sa réputation, le Rideau de Bruxelles et depuis deux ans sans domicile fixe, et profite d’amour du théâtre pour s’installer provisoirement au Bozar, Wolubilis, Atelier 210 ou encore au XL-Théâtre. Malgré tout, ceci n’arrêtera pas une saison 2012-2013 riche et pleine de projets tout aussi culotté.
Prenons quelques lignes aussi pour parler de Jean Genet, qui, après une pièce plus ou moins « biographique », ne fait que nous intriguer. Écrivain, poète ou dramaturge, pourquoi pas. Mais Jean Genet, c’est aussi une jeunesse difficile, ponctuée par des séjours en prisons, la légion étrangère, les voyages ou encore son homosexualité parfois glauque et ses écrits parfois autobiographique, parfois fantasmé, jamais ou rarement heureux.
Acclamé par Sartre et Cocteau, voyant en lui talent, génie de la provocation et défenseur et détesté par d’autres. Vénérait-t-il le nazisme ou encensait-il ce mouvement pour mieux en appuyer les failles et le ridicule du fascisme ? Etait-il manipulateur ou défendait-il toutes les causes qu’il a épousée ? (Palestiniens, Black Panthers, …)
C’est en reprenant sa biographique par ses textes, que Frédéric Dussenne a écrit et mis en scène « Le Black,… », essayant de retranscrire par les mots de Genet et sa structure très personnelle, sa vie, ses paradoxes, son talent, etc. Servi par une interprétation impeccable de Benoît Van Dorslaer et de 4 autres jeunes comédiens (un black, un arabe, un blanc et la femme blanche !), la dernière création du Rideau de Bruxelles a la qualité d’intriguer, d’un texte percutant mais peut rapidement devenir indigeste pour un spectateur néophyte ou peu emballé de découvrir la personnalité de Jean Genet.
Bande-Annonce : http://www.youtube.com/watch?v=BgPTd8KBrMQ
Loïc Smars