Ça y est, dimanche est passé et j’ai déjà passé près de 30h en trois jours au BIFFF. Ma santé mentale devient défaillante, je vais bientôt tuer père, mère, frère et sœur ; je vais sodomiser des animaux et me mettre à vivre dans les forêts comme un sauvage. (Appelez les hommes en blanc pour la cure de désintox !). Avant quelques jours de repos et de sevrage du fantastique bien mérité, laissez moi vous conter un dimanche de Pâques au BIFFF.
Un point crucial : cette journée, cette fois, je suis seul devant mes peurs, mes névroses et ma page blanche. Personne pour me secourir. Juste moi, mon accréditation, ma troll et les films.
Cette journée fût riche en rebondissements et en cinéma de tout genre.
Arrivé trop tard pour Pig et son héros amnésique, je prend vite mes places pour The Road, le gore philippin. Mais malheureusement, au bout de plus d’une heure d’attente, le couperet tombe, la diffusion est annulée. Certains râleront, d’autres prendront le tout avec philosophie mais on n’oublie pas que le film suivant, c’est le nouveau De la Iglesia !
Et oui tonton Alex nous offre cette année encore son nouveau film : La Chispa de la Vida (Le peps de la vie). Deux heures de film touchant autour d’une réflexion sur la famille, la vie, la mort, le monde professionnel et la rapacité des médias (mais pas nous évidemment !). Un petit résumé ? Roberto ne trouve plus de boulot dans la pub. Déprimé, il décide de retrouver l’hôtel de sa nuit de noce qui a malencontreusement été transformé en un musée avec le théâtre antique découvert en-dessous. Emmené par un quiproquos à l’intérieur du bâtiment et surpris par la sécurité, Roberto va faire une vilaine chute et se retrouver plusieurs mètres plus bas, le corps indemne mais la tête transpercée par une tige en fer. Roberto va se servir alors de ses connaissances en marketing pour assurer l’avenir de ses enfants pendant qu’à côté un groupe de médecins, infirmiers et pompiers vont chercher toutes les solutions pour le sauver.
Coup de chapeau à Salma Hayek en femme émouvante d’amour pour son mari et à José Mota, trublion de la télé espagnole qui livre ici une composition qui l’a récompensé aux Goyas (les prix du cinéma espagnol). Une interprétation remarquable, un scénario intéressant et une réflexion prenante font de Chispa de la Vida un film à voir. Le seul bémol se situant au niveau de la programmation du BIFFF qui voulait le nouveau film d’Alex De la Iglesia, même s’il ne rentre que très peu dans la case « film fantastique » !
Sorti la larme à l’œil de la salle, j’enchaîne directement par complètement l’opposé. C’est l’avant-première sur grand écran de The Woman qui ne sortira qu’en DVD. The Woman, je l’ai découvert dans le mag’ Mad Movies d’il y a un mois ou deux, avec sa première photo de femme sauvage et sa promesse de torture porn. Il faut pourtant reconnaitre que malgré l’interprétation des acteurs qui se défoncent pour le projet, le film est loin d’atteindre ces promesses. Lucky McKee (May, Red) hésite tout le film sur la direction à prendre et quand vient le final sanguinolent, les avis, déçus, se rejoignent. Les amateurs de gore s’ennuient pendant les trois quart du film et les amateurs de films psychologique trouveront ridicule un final gore inadapté à la première partie du film. L’ensemble prend un peu plus de sens quand l’on sait que c’est la suite de « Offspring », film sur une famille de cannibale : « C’est donc pour ça qu’elle est cannibale dans The Woman ! ».
Des basoches sous les yeux, le ventre rempli de bières et hamburgers de kermesse, loin de défaillir, je me lance sans sourciller dans l’affrontement douloureux que j’ai avec la 3D. Et oui, Julia X, le film trash avec Hercule (OK, Kevin Sorbo) a été tourné en 3D. Loin de moi de critiquer cette éblouissante nouvelle technologie, mais il faut admettre qu’elle n’est pas vraiment au point et est souvent mal utilisée à des fins commerciales. C’est d’ailleurs le cas dans Julia X. Car, même s’il y a le plaisir de retrouver Kevin Sorbo dans un contre-emploi et quelques scènes bien gores, en plus d’être un semi-navet, le film est détruit par une 3D facile d’effets et, comme trop souvent, floue.
Le cerveau en compote et la tête qui tourne … Vive les remèdes de grand-mère, passons le tout avec un bon nectar de chez Jean-Luc Maitrank. Profitez bien de la nuit, accourez tous au BIFFF, y en a jusqu’au 17 avril et n’oubliez pas que vous pouvez suivre en direct, mes impressions ou celles de mes journalistes sur le Twitter officiel du Bourlingueur du Net : @BourlingueurNet ! Vous pouvez maintenant couper votre box internet et reprendre une vie normale ou venir goûter à l’anormalité du BIFFF !