Une pièce écrite par Josse De Pauw et Jan Kuijken, jouée par trois chanteurs (deux femmes et un homme), et deux comédiens (une femme et un homme), accompagnée par l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie.
Le rideau s’ouvre. Noir total. Silence complet dans le salle.30 secondes. La lumière s’allume, doucement, timidement. 5 pendus apparaissent, 3 femmes, 2 hommes. Un orchestre composé d’une vingtaine de musiciens commence à jouer. L’image est saisissante, presque choquante, assez surréaliste… Des chants, en latin, envahissent la salle, imprègnent chacune de nos fibres. Très beau. Un voile, qui fait office d’écran, devant la scène, libère les mots prononcés par les chanteurs.
Un texte sur la connaissance, sur le danger de la connaissance, ou l’absence de savoir. Sur la torture physique ou mentale, sur les sceptiques qui ne s’inclinent pas facilement. Un texte pas toujours facile car dense et profond et pas facile à appréhender aussi rapidement.
Mais aussi de la légèreté avec les deux acteurs qui jouent deux scientifiques, mais avant tout deux êtres humains, un homme et une femme, qui se sont aimés. Pourquoi ces personnes ont-elles été pendues, comment se sont passées leur vie ?
Je ne sais pas si j’ai aimé cette pièce ou pas.
L’originalité de la mise en scène, les comédiens suspendus, l’orchestre, les magnifiques chants latins, le jeu des comédiens, les mots qui s’écrivent sur un écran en font un choc des plus positif.
Mais le côté statique de l’ensemble, la lourdeur du texte et la musique pas toujours simple apportent quelque chose qui reste un peu sur l’estomac.
Le théâtre nous permet de voir des spectacles que nous n’aurions sans doute jamais vus. Le théâtre, à l’instar des textes forts, nous donne la possibilité de réfléchir. Et si on m’avait dit un jour que je verrais une pièce en latin et en néerlandais, je ne l’aurais jamais cru. Et pourtant… Et pourtant j’y suis allé, et au fond, je ne le regrette pas…
Marc Bailly