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Vulgarisation scientifique. Voilà, c’est dit.

Régulièrement critiqués par la communauté scientifique sous ce prétexte, les frères Bogdanov font bien de se maintenir dans cette voie. « Le dernier jour des dinosaures » est précisément le genre d’ouvrage que j’aurais souhaité posséder lorsque j’étais adolescente.

Tout d’abord décontenancée par le contenu du livre : plus d’illustrations que de textes. Je me suis aperçue qu’il s’agissait de la retranscription d’émissions télévisées présentées par les célèbres frères. Un bref exposé des événements ayant eu lieu entre le Big Bang et l’apparition de la vie plante le décor. Les conditions nécessaires à son apparition sont succinctement abordées. On apprend l’importance primordiale de la lune et la manière dont elle se serait formée. Il est ensuite question des cinq premières extinctions massives du vivant, bien avant l’extinction totale des dinosaures à la fin du Crétacé. Les descriptions de la faune et la flore, à chaque période, sont particulièrement bien amenées : elles donnent l’impression de faire du tourisme temporel.

Après une esquisse du mode de vie des dinosaures, le scénario catastrophe peut débuter. La météorite fait son entrée. Déflagrations, incendies, asphyxies, raz de marée, tremblements de terre, éruptions volcaniques, ère glaciaire, rien n’aura été épargné aux maîtres du monde. Une chance pour l’espèce humaine, des mammifères petits et peureux ont survécus en se terrant dans leurs abris. Les frères Bogdanov suggèrent que, sans la dernière extinction de masse, les dinosaures auraient probablement fini par trouver le chemin menant à l’intelligence.

Esthétiquement agréable, l’ouvrage pêche par son manque d’explications scientifiques. Une photographie de fossile assortie d’un bref commentaire aurait été plus parlante qu’une illustration accompagnée d’un texte expliquant à quel point les libellules étaient grandes à l’époque du Carbonifère supérieur. Apprendre que la seconde grande extinction aurait été provoquée par l’explosion d’une étoile géante, autrement dit hypernova, est intéressant, certes, mais, si l’origine de cette théorie nous est inconnue, on n’a finalement pas appris grand-chose. La frustration atteint son paroxysme en apprenant que le ceratosaure, dinosaure gigantesque possédant un cerveau mesurant une dizaine de centimètres, disposait d’une mémoire d’à peine quinze secondes. Nous ne saurons pas si la théorie est basée uniquement sur la proportion entre la taille de l’animal et celle de son cerveau ou sur des éléments plus précis.

« Le dernier jour des dinosaures » constitue une introduction admirable de simplicité concernant l’épineux domaine de l’apparition et des extinctions du vivant, qui donne envie de se documenter afin d’approfondir le sujet et de découvrir les théories alternatives. En somme, la curiosité scientifique à portée de tous. Saluons l’initiative.

Igor et Grichka Bogdanov, Le Dernier jour des dinosaures, 224 p., Editions de La Martinière

Ariane Agnus

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