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Deux avant-premières, deux fois où la présence et la bonne humeur de Jali enchantent les sens, deux soirées où les paroles et le rythme de ses chansons restent gravées sur le bout de la langue. Depuis, ce jeune rwandais de 22 ans, qui vit à Bruxelles, passe à la radio et à la télé, comme un grand. Son sourire charmeur et son intelligence séduisent immédiatement.

Rencontre avec un artiste à l’avenir certain dont le CD sortira à l’automne prochain.

©Marc Bailly

Dis-nous quelque chose à ton propos ? Qui es-tu ?

La première question, c’est souvent la plus difficile (rires). Je m’appelle donc Jali, j’ai 22 ans, je suis auteur-compositeur, j’habite à Bruxelles. J’ai terminé mon premier album il y a peu de temps et il sortira en octobre prochain. J’ai commencé à écrire et composer des chansons il y a 3-4 ans. J’ai trouvé dans la musique plus qu’une passion, mais vraiment quelque chose qui m’a bouleversé.

Je crois savoir que le nom « Jali » que tu as choisi provient d’une montagne du Rwanda. Pourquoi avoir choisi ce pseudonyme ?

En fait mon vrai prénom, c’est Jean-Pierre et quand j’ai commencé la musique, je me suis rendu compte qu’une des choses agréable à être chanteur, c’est qu’on peut choisir son nom. Quand on nous appelle Violette, Jean-Pierre ou que sais-je… on vous donne un prénom qui ne signifie peut-être pas grand-chose pour vous. Maintenant que je suis chanteur, je peux choisir quelque chose qui est symbolique, qui signifie quelque chose pour moi. J’ai choisi Jali car cela faisait référence à mon pays, Jali est la plus haute colline de Kigali et ensuite c’est une anagramme avec des lettres de mon nom et de mon prénom, et puis c’était plus court que Jean-Pierre 🙂

Tu es originaire du Rwanda, as-tu vécu au Rwanda ?

Je suis né au Rwanda, mais je suis arrivé en Belgique quand j’avais deux mois. J’ai grandi à Bruxelles et quand on devait repartir au Rwanda, il y a eu le génocide. Nous sommes donc restés et on a vécu ici jusqu’en 2005. J’ai terminé mes secondaires là-bas, j’y ai donc vécu durant deux ans. Et puis, je suis revenu à Bruxelles pour effectuer mes études universitaires. Je ne connaissais pas du tout le Rwanda, mais après deux semaines sur place, je ne voulais plus partir. C’était une belle expérience de découvrir son pays et de rencontrer sa famille à 17 ans. Ca m’a beaucoup apporté.

Ayant grandi ici, j’ai été élevé à l’européenne. Je n’avais pas du tout la mentalité de là-bas. Et vivre cette expérience, ça m’a ouvert l’esprit, ça m’a permis de me rendre compte qu’il y avait autre chose que Bruxelles et la Belgique. Le monde est grand. Ca m’a permis d’ouvrir les yeux sur le monde. Le monde est vaste. Ca m’a donné une échelle de valeur, de me rendre compte de la chance que j’ai eu, de relativiser. C’est quelque chose qui m’accompagne vraiment depuis lors.

J’y retourne presque chaque année en vacances.

A quel âge as-tu commencé à chanter ?

C’est une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment. J’ai toujours aimé chanter, j’ai toujours aimé la musique, mais je n’en avais jamais fait. Et c’est venu en rencontrant des amis musiciens ici à Bruxelles, il y a trois-quatre ans, qui m’ont fait me rendre compte que ce n’était pas si difficile de faire des chansons. Et je me suis dit que s’ils y arrivaient, je pouvais aussi y arriver… J’ai appris la guitare sur internet et petit à petit j’ai commencé à écrire des chansons, sur deux accords au début ! Et c’est venu comme ça. Et j’ai écrit énormément de chansons, au moins deux par semaine.

Te souviens-tu encore de tes premières chansons ? Que sont-elles devenues ?

Je ne pouvais pas commencer par un double album, ni par un best of (rires), j’ai donc été obligé de choisir. Les premières chansons que j’ai écrites me paraissent forcément moins bonnes que les chansons que j’ai écrites récemment. La plupart des chansons sur l’album sont des morceaux assez récents. Ce sont les chansons que je me voyais défendre le mieux. Mais j’adore écrire pour d’autres personnes et j’aime bien entendre mes chansons dans la bouches d’autres interprètes. Je me dis qu’avec le temps, d’autres personnes vont me solliciter pour leur écrire des morceaux.

Quelles étaient tes idoles à l’époque ?

Bizarrement, aussi loin que je me souvienne, ma première idole c’est Joe Dassin. Mon père l’écoutait en boucle… Quand on partait en vacances en voiture, c’était les cassettes de Joe Dassin qui passaient. Je connaissais les chansons par cœur. Je suis passé par différentes phases et il y a des artistes qui me touchent et qui me toucheront toujours. Des artistes comme : Jacques Brel, Francis Cabrel, Brassens, Tracy Chapman, Ben Harper, Bob Marley…

Parles-nous de ta rencontre avec Lavilliers.

J’ai signé chez Barclay, le même label que Bernard Lavilliers. Il a entendu quelques-unes de mes maquettes et comme il choisi lui-même ses premières parties, il m’a invité sur sa tournée. Je n’avais jamais fait de tournée et là j’ai voyagé dans le bus avec eux. C’était une expérience fabuleuse. Pouvoir faire des concerts tous les jours, dans des Zénith, devant plusieurs milliers de personnes. Ca m’a beaucoup marqué et je le remerciais au moins une fois par jour. C’était une belle expérience, avec lui ou avec son équipe fabuleuse… Chaque soir, il prenait le temps de me présenter avant que je monte sur scène et ça c’est déjà très rare. Ca aide beaucoup, car cela signifie que quand je rentre sur scène, les gens sont déjà à l’écoute, attentifs.

Comment on fait pour décrochez des premières parties comme Ayo ou De Palmas ?

C’est en quelque sorte « politique ». Autour d’un artiste, il y a principalement 3 pôles : le producteur, l’éditeur et le tourneur. Via ces entités, tu peux avoir des connections pour aller jouer avec tel ou tel artiste. Pour Ayo par exemple, j’avais rencontré son tourneur belge et il m’a proposé de faire la première partie ici à l’Ancienne Belgique. Pour De Palmas, ça s’est fait via mon éditeur. Ca se passe surtout grâce aux rencontres, un peu au hasard.

©Marc Bailly

As-tu des contacts avec eux ?

Oui, bien sûr. Bon, on ne fait pas la fête toute la nuit ensemble… Mais je tiens beaucoup à aller les saluer avant le concert, les remercier de m’accueillir. Pour moi c’est important, je fais très attention à cet aspect des choses. Mais ça se limite à ça.

Dans « Espanola », tu parles de voyage, de changement de vie, d’aller voir ailleurs. Si tu devais changer de vie, que ferais-tu ?

Pour l’instant, j’aime bien ma vie… Tu me l’aurais demandé il y a un an et demi quand j’étais en seconde sess, là je t’aurais dit que j’aurais aimé finir mes études et faire de la musique. Mais là, pour le moment, j’ai tout ce qu’il me faut. J’ai 22 ans, je vis de ma passion, je fais de la musique tous les jours, je fais des concerts, j’ai enregistré un album, je rencontre plein de gens. Je ne changerais rien. Désolé d’être comblé (rires).

Dans « Rien de neuf sous le soleil », tu parles de routine. Pourrais-tu vivre une vie de routine ?

Non… Là j’aurais voulu changer de vie peut-être. Dans cette chanson, je voulais faire sentir la sensation d’enfermement. Quand on a la sensation d’être enfermé du matin au soir dans une vie et qu’au final tu croises quelqu’un qui te demande « Quoi de neuf ? » et que tu ne sais que lui répondre « Ben rien… ». C’est souvent comme ça en fait. Au final, ce qui te semblait être des distractions, comme ce sont toujours les mêmes, ça ne t’amuse plus… C’est vraiment une des choses qui me fait peur dans la vie. De me retrouver embarqué dans ce tourbillon. Et dans mon métier, même en tournée, ce n’est jamais la même chose, jamais le même public, une rencontre, une poignée de mains, un regard, un merci. Ce n’est jamais la même chose et je crois que c’est ce qu’il y a de plus beau dans ce métier.

« Des ailes » n’est pas une chanson des plus joyeuses. As-tu toi-même des coups de blues ?

Comme tout le monde, j’en ai eu, j’en ai encore et j’en aurai certainement. Mais c’est bien, car c’est un peu comme quand on est malade, on se rend compte que c’est bien de ne pas l’être :). Parfois il est nécessaire d’être dans le creux de la vague, ça permet ensuite d’apprécier les bons moments. En fait cette chanson paraît triste pour certaines personnes et pour d’autres, elle paraît positive. Ca dépend vraiment du point de vue et je n’ai jamais voulu expliquer la symbolique qu’il y a derrière cette chanson. J’aime bien me dire que chacun l’interprète à sa manière. On a presque tous eu cette envie de décrocher des ailes. J’aime bien me dire que cette chanson a 1001 significations.

Paris est-elle un but en soi pour toi ?

Paris n’est pas un but, c’est plutôt un moyen. Je n’ai pas rêvé de Paris, j’ai plutôt de pouvoir faire de la musique, en vivre et pouvoir faire un album. Mais en Belgique, ce n’est pas facile car les structures sont moins importantes. La plupart des artistes que je connais en Belgique sont obligés de travailler sur le côté. Il n’y a pas vraiment de maisons de disques ici qui produisent des artistes. Il y a des labels indépendants, mais c’est toujours un peu de la débrouille. Donc, pour réussir, il faut pratiquement lorgner vers Paris. C’est donc un moyen de toucher un public plus large.

Penses-tu qu’en tant que chanteur, tu as des messages à délivrer et si oui, lesquels ?

Je pense qu’en tant que chanteur, je DOIS délivrer des messages. En ma qualité de chanteur et de « personne publique », j’ai la chance d’avoir des gens qui m’écoutent. Et donc ces gens s’attendent à ce que je leur dise quelque chose. C’est un devoir pour moi de savoir que ces personnes ne se sont pas dit « Et quoi ?… ». Nous avons une responsabilité en tant qu’artiste vis-à-vis des gens qui nous écoutent d’avoir quelque chose à dire. Quand on a la chance d’avoir un public, on se doit d’avoir quelque chose à dire. En tous cas en ce qui me concerne. Ce qui ne signifie pas qu’il faut être un chanteur engagé, qu’il faut crier haut et fort et défendre corps et âmes des causes perdues. Ca peut être des petites choses. Comme quand je parle de la routine. S’il y a une, dix ou cent personnes qui se sentent touchées par cela, j’aurais réussi quelque chose. Les mots sont importants, les messages sont importants.

Vas-tu faire beaucoup de festivals d’été ?

Pas cet été, car l’album n’est pas encore sorti. Mais pour 2012, il y a déjà des choses de prévues.

Quelles sont tes autres passions?

La photo. J’ai découvert la photo durant mes études de communication et j’ai vraiment accroché à la photo, même si j’ai moins le temps de la pratiquer. Mais c’est quelque chose qui me passionne beaucoup.

Et à part faire de la musique, j’aime écouter de la musique… Là dans la voiture j’écoutais « Buena Vista Social club ». James Vincent McMorrow, un Irlandais qui fait de la folk. Je viens de découvrir Staff Benda Bilili, c’est un groupe congolais de paraplégiques, c’est fabuleux. Sinon, j’aime beaucoup Ben l’oncle soul  et encore plein d’autres choses.

Dans les derniers albums que j’ai acheté, il y avait un peu de tout, du R’n’B avec Jessie J, un album d’Akénaton. Cocoon aussi dont je suis un grand fan, Renan Luce et Noir Désir que j’adore.

Et pour finir Atomic De Luxe qui est un groupe belge de rock

Utilises-tu Facebook pour te faire connaître ?

Enormément. Sur mon téléphone, j’ai Facebook, Twitter, Tumbler, Instagram… Je suis sur tous les réseaux sociaux je pense. Il faut vivre avec son temps et ça tombe bien, je suis jeune et je suis en plein dedans. Tous les réseaux sociaux ont leurs particularités.

Facebook, c’est le plus large parce que le plus populaire, qui touche des gens de toutes les tranches d’âge. Ca rassemble toutes les personnes qui sont venues me voir en concert. Ca permet de donner de larges informations sur mes lieux et dates de concert, etc.

Twitter c’est plutôt des petites choses. Ca permet de mettre : « En interview avec telle personne ». Ca permet de suivre même les plus petites choses, de savoir que j’ai terminé mon clip aujourd’hui, qu’il est 2h du matin, je suis fatigué, je vais dormir.

Et ensuite il y a Tumbler qui est un blog où je publie des articles, où je raconte plus dans les détails. C’est plus de la rédaction, avec des photos (http://jalimusic.tumblr.com/).

Ce sont trois choses différentes mais il est vrai que ça prend du temps, mon téléphone sonne tout le temps (rires). J’essaie de répondre le plus possible, mais ça devient de plus en plus difficile. Mais j’essaie quand même de répondre à presque tout le monde.

C’est un peu comme avec Bernard Lavilliers. Après les concerts, je vendais des cds 4 titres. Je sortais de scène et je courais pour aller vendre mes cds moi-même. Je trouve que cela fait partie aussi de la rencontre avec le public. Tant que je peux le faire, autant le faire…

Peux-tu imaginer écrire une chanson pour soit régler tes comptes soit faire passer un message très personnel ?

©Marc Bailly

Oui je pourrais mais je ne le ferais certainement pas de manière explicite. Je le ferais certainement avec une métaphore ou un deuxième sens. Il faudrait lire entre les lignes. Je n’ai pas peur de dire ce que je pense mais je n’ai jamais trouvé utile de tirer à boulets rouges sur les gens, de manière directe, car je trouve que ça ne sert pas à grand-chose.

Mais je ne ferais pas des chansons où je citerais nommément mon ex qui m’a trompé avec tel ou tel, où je raconte ma vie de manière explicite. Je suis quelqu’un de pudique et je parle rarement de moi à la première personne.

Quel est ton chanteur préféré ?

Lokua Kanza qui est un chanteur congolais que fait de la World Music. Je pourrais reconnaître sa voix entre mille. Sa voix est juste… fabuleuse.

Mais il y a beaucoup de chanteurs que j’admire, avec qui j’aimerais beaucoup travailler.

Quelle est ta chanson préférée ?

La chanson des vieux amants de Jacques Brel. Je suis toujours fasciné par les gens qui parviennent à prendre des thèmes universels comme l’amour, la mort, l’amitié et d’en faire une chanson unique… Et dans cette chanson de Jacques Brel, je trouve que c’est la chanson qui parle le mieux de l’amour.

Quelle chanson aurais-tu voulu écrire ?

La chanson des vieux amants de Jacques Brel (rires)…

Quel est l’élément déclencheur qui fait naître telle ou telle chanson ?

Tout et n’importe quoi. Il n’y a pas de mode d’emploi. Chaque chanson que j’ai écrite correspond à un événement même banal. Un chanson comme 21 grammes par exemple, je me rappelle très bien du jour où je l’ai écrite, pourquoi je l’ai écrite, etc.

Il y a des chansons que j’écris très vite, il y en a d’autres que j’ai écrites vite, mais ça me prend rarement beaucoup de temps. Chez moi en tous cas, quand j’ai une bonne idée, ça va vite. Quand je galère et que je bloque sur le 2e couplet ou le refrain, en général je laisse tomber.

Que penses-tu des nouveaux moyens de diffusion de la musique comme myspace ou my major company ?

Ca ne peut pas être le seul moyen de diffusion, mais par contre ça ne fait pas de mal. D’un côté ça a permis a beaucoup d’artistes de faire entendre leur musique, de montrer au public ce qu’ils font. Mais derrière les quelques-uns qui sont sortis de là, il y en a 999000 autres… C’est bien, mais ça ne peut pas être le seul moyen. On ne peut pas mettre de côté les moyens « officiels » comme la scène par exemple qui reste un des meilleurs moyens de se faire connaître. Ca permet non seulement de toucher le public mais aussi de s’améliorer à chaque fois. On a un retour direct, on a un retour franc. Tu sais immédiatement que telle chanson ne marche pas et tu sais que tu dois changer quelque chose.


Un rêve de collaboration pour écrire une chanson : un auteur, un musicien, un producteur précis ?

J’aimerais travailler avec Lukua Kanza notamment qui est pour moi un compositeur fabuleux. Aussi avec Marc de Cocoon qui est un composteur de génie. Il arrive à trouver des mélodies très simples mais très belles. Pour ma part, les plus belles choses sont dans la simplicité. Et Marc est un bel exemple de ce qui peut se faire.

Et en terme de voix avec qui j’aimerais chanter un jour, ce serait Cee Lo, le chanteur de Gnarls Barklay , un groupe américain qui est pour ma part une des plus grandes voix qui existent encore sur cette terre. Il a une voix vraiment phénoménale. Si un jour je chante à côté de lui, ce sera vraiment la classe…

Tes chansons racontent des histoires, pas envie d’écrire des nouvelles, un roman ?

J’ai pas encore eu l’envie, mais ça pourrait arriver. Ca pourrait m’intéresser. Quand j’écris mes articles sur mon blog, j’aime vraiment ça. C’est pas du tout la même chose que quand tu écris des chansons, c’est une autre forme de rédaction. Peut-être pas un roman, mais des nouvelles.

Quel est ton principal trait de caractère ?

Ce n’est pas facile, car c’est quelque chose que les autres remarquent. Je suis quelqu’un de souriant. Je souris beaucoup même quand il y a des choses qui ne vont pas, je ne montre pas que ça ne va pas. Je suis quelqu’un qui n’extériorise pas énormément et il y a souvent un sourire sur mon visage.

Mais là ça va, tout va bien (rires).

Qu’est-ce qui t’énerve ?

La mauvaise foi et le mensonge. Je suis quelqu’un qui se remet énormément en question et comme je le fais, j’ai du mal avec les personnes de mauvaise foi et têtues. J’ai pas de problème à changer d’avis. Une idée n’est pas mauvaise tant qu’on n’a pas essayé.

Quel est le don que tu regrettes de ne pas avoir ?

Il y a plein de choses que j’aurais aimé savoir faire. J’aurais bien aimé savoir jouer du piano. Mais surtout, j’aurais bien aimé savoir dessiner. On a travaillé avec des animateurs sur les clips et ça avait l’air génial de pouvoir reproduire ce qu’on a dans la tête.

Quel est ton rêve de bonheur ?

J’aimerais me réveiller à 50 ans et me dire que j’ai accompli quelque chose. A 50 ans, la vie n’est pas finie, loin de là, mais ça permet de faire un bilan. Je serais heureux de finir ma vie en étant content de ce que j’ai accompli.

Si tu avais une machine à voyager dans le temps, où irais-tu ?

Je n’irais certainement pas au Moyen Age car c’est une période qui me fait peur. J’irais sans doute à la Nouvelle-Orléans assister à un concert de blues.

Par quoi es-tu  fasciné ?

Par le talent des gens.

Tes héros dans la vie réelle ?

Des héros au sens large non, mais des gens que j’admire oui. Comme mon père que j’admire énormément. Est-ce que c’est mon héros ? Oui on peut dire ça…

Si tu rencontrais le génie de la lampe, quels voeux formulerais-tu ?

Ho la la, j’aurais dû préparer (rires)…

  • Que tout ceci continue encore longtemps. Bien sûr que j’ai envie de faire plein d’albums, de faire une tournée mondiale etc. Mais je préfère vendre 10000 albums chaque année et que ça continue toute ma vie et que toute ma vie je puisse faire de la musique. Même si c’est en vivant modestement. Plutôt que d’avoir un succès et puis plus rien. Donc mon vœu serait de pouvoir faire de la musique encore longtemps.
  • Ne pas me perdre en chemin. Ma mère me le dit souvent. Dans ce métier c’est un risque où il y a pas mal de dangers. Garder la tête sur les épaules. Pouvoir toujours relativiser.
  • Que mon rêve de bonheur se réalise.

Cites-nous 5 choses qui te plaisent.

  • J’aime faire la fête avec mes amis.
  • J’aime bien manger. J’aime la nourriture africaine. La nourriture de ma maman.
  • Les femmes.
  • J’aime rencontrer des gens.
  • J’aime bien découvrir un artiste

Cinq choses qui te déplaisent.

  • Les gens aigris.
  • La bière brune.
  • Je suis pas un fan de bouquins. Ca ne me déplait pas, mais je lis rarement.
  • Les films trop longs pour rien. Il y a des films où tu ne te rends pas compte qu’ils sont longs, mais certains…
  • Le manque d’ambition et les gens qui se plaignent de ne pas arriver à faire des choses sans se donner les moyens d’y arriver.
©Marc Bailly

1re fois

Que tu as chanté en public

Au Rwanda, j’avais un ami qui chantait dans un piano-bar et un jour et il m’a invité à chanter avec lui.

Que tu as donné un autographe

En attendant le tram il y a environ deux ans. Quelqu’un avait filmé un petit concert dans un parc et une fille avait vu ces images. Elle m’a reconnu et m’a demandé un autographe.

Que tu as demandé un autographe

Jamais.

Que tu es allé voir un concert

Je me rappelle que c’était à Forest National mais je ne me rappelle plus qui c’était. J’étais petit.

Mais un de mes plus vieux souvenirs de concert c’était au Francofolies de Spa quand j’avais 11-12 ans et j’avais vu David Hallyday. J’étais tellement petit que je ne voyais pas la scène.

Et une fois en vacances avec mes parents en France. Il y avait un piano-bar près de l’hôtel. Il y avait une femme qui chantait là-bas. J’en suis tombé amoureux et j’ai obligé mes parents à y aller tous les soirs.

Que tu as entendu ton disque à la radio

J’étais en France et c’était sur RTL 2. Ca m’a fait bizarre… J’étais à Paris pendant une semaine et mon single venait de rentrer en play list.

Que tu as vu ton clip terminé

Ca, ça m’a fait très bizarre. C’était la semaine dernière. Je ne m’étais jamais vu en tant qu’acteur en quelque sorte. Et j’ai du mal à être objectif sur mon jeu d’acteur.

Que tu as eu une déception amoureuse

C’était il n’y a pas si longtemps.

Que tu t’es indigné

Quand j’ai compris ce qu’était le génocide. C’est quelque chose qui a touché directement ma famille. J’étais petit à l’époque, mais depuis chaque année, il y a une commémoration.

Ton premier souvenir musical

Joe Dassin.

Le premier album que tu as écouté

Michael Jackson.

Le premier album que tu as acheté

Le premier artiste dont tu as été fan

Je n’ai jamais été vraiment fan. Jamais de poster dans ma chambre.

Mais sinon, les Boys Two Men. Je connaissais leurs chansons par coeur.

Ton premier boulot

Caissier dans un supermarché.

Si tu devais te réincarner dans un chanteur, ce serait qui ?

Michael Jackson car cela ferait plaisir à beaucoup de gens.

Tes projets ?

Allez le plus loin possible. Travailler dur pour que ça marche. Me donner les moyens d’y arriver.

Propos recueillis par Marc Bailly

Vous souhaitez écouter cet artiste ? C’est par ici

©Jali/MySpace

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