Au coeur de l’été, il est un rendez-vous culturel immanquable : le Festival
Chassepierre et son florilège d’artistes de cirque et de rue. Un événement qui doit sa
notoriété et son rayonnement à un pari maintenu au fil du temps : déployer au sein
d’un village préservé un programme de haute qualité artistique. Une rencontre en
somme entre l’authenticité d’un lieu et une programmation que Alain Schmitz,
directeur du Festival, nourrit aux 4 coins du monde.
Au professionnalisme et à la convivialité de Chassepierre s’ajoute également un fil
conducteur. Il permet au spectateur de découvrir le festival tel un parcours
thématique. En 2006, le programme explorait le « relooking ». En 2007, « La
Machine et l’objet ». Le « Festival des sens » était au cœur de l’édition 2008, suivi
par le « surréalisme » en 2009 et « l’imaginaire », en 2010. Pour 2011, place
aux « HistoireS d’Art » et à leur foisonnement de créativité.
Si le théâtre et le conte sont de merveilleuses sources d’histoires, bien des arts
possèdent cette vertu. « HistoireS d’Art » pistera, à travers les spectacles et autres
performances, les récits, inventions ou encore illusions qui parlent à l’imagination.
Parce qu’une histoire peut naître d’un son, d’une image, d’un tableau, « HistoireS
d’Art » invite à plonger dans des univers contemporains, où l’esthétique et la création
plastique donnent le ton.
Le corps du spectateur sera parfois un modèle, parfois une inspiration, donnant lieu
à de véritables sculptures vivantes. L’occasion aussi de multiples questionnements :
où s’arrête l’espace public ? où commence la sphère intime ? qu’est ce que la
réalité et où s’arrête-t-elle ?
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Cette année encore, l’édition semble prestigieuse avec des troupes espagnoles, anglaises, italiennes,
argentines, françaises, néerlandaises, suisses et bien évidemment belges !
Parmi la cinquantaines d’artistes présents, on pointera surtout :
Da Motus ». Dans « Con Tatto », restations déambulatoires de «
ce collectif
nourrit son travail d’une observation sensible de la
nature. Les mouvements réflexes des animaux et la plasticité viva
Avec « Prophéties », le groupe français «
Celestroi » revisite la bande dessinée ou le genre
fantastique…d’étranges personnages déclament
des prophéties et tentent de vous rallier à leur cause…
L’équipe d’opérateurs de « Beau travail » (Cie 1 Watt) expérimente tous azimuts les
usages improbables d’une parcelle d’espace public. Ils testent le terrain et font naître
un parcours insolite et drôle.
Pour ceux qui croient au Père Noël, le Tony Clifton Circus pourrait bien bousculer
la légende. Saint, super héros, symbole absolu d’une tendance à la consommation
immodérée, rêve d’enfant préemballé…mais dans tout cela, le Père Noël, comment
se sent-il ?
Au rang des circassiens, épinglons la création du Cirque Barbette , « Wasteland »,
et son univers contemporain, ou encore Doble Mandoble qui démontre avec un
humour et une technique remarquables tout ce que l’on peut expérimenter avec de
simples escabelles.
Et la musique dans tout cela ? La Fanfare d’ Occasion (Cie Le plus petit espace
possible) crée la surprise : un orchestre de poche ultra-mobile improvise avec
tout ce qui se passe autour de lui pour construire, au fur et à mesure, un spectacle
remuant.
Le « Moka collectif » emporte avec son répertoire de compositions ensoleillées. Un
ensemble Latin Funk qui puise son énergie dans les grooves et les styles musicaux
d’Amérique Latine et des Caraïbes.
A noter encore Nusa Cordon, un groupe français de vingt musiciens réunis
autour d’un instrument venu de Bali, le gamelan, lui-même composé de multiples
parties et accessoires. Et la prestation de Fabian Beghin et Didier Laloy, un duo
d’accordéons chromatique et diatonique.
Le théâtre n’est pas en reste avec notamment le Théâtre Pépite qui conte
dans « Faut y aller ! » l’étrange amitié entre un jeune homme et une « vieille
indienne » des temps modernes, Thomas Delvaux qui revisite les 7 péchés capitaux
invitant le public à choisir la suite des événements, ou encore le Quartet buccal qui
révèle non sans humour la détermination de cinq femmes à faire voler leur quotidien
en éclats.
De la danse aussi avec la zen attitude du Group Berthe ou la prestation acrobatique
de Mimbre. Des performances avec le jeu de cordes de plus de 200 mètres
manipulé par Jordi Gali ou « La serre » de Gauthier Pierson, qui crée une
œuvre plastique s’inspirant directement du public avoisinant. Des opportunités de
se « relooker », le temps du festival, avec les chapeaux insolites de Sari Bibi ou
l’atelier de couture ambulant de Het Aobielenaai atelier. Pour les petits, les jeux
magiques de Guixot de 8 qui mettent les principes physiques et mécaniques à
l’épreuve. Et en soirée, le spectacle de la Cie Karnavires qui revisite à la lumière du
feu « L’Odyssée » d’Homère.
Ceci n’est qu’une partie de la programmation du festival qui se veut
beaucoup plus étendu. Pour consulter le programme complet :
http://www.chassepierre.be/download/programme_chassepierre_2011.pdf
Cette année, on va danser, chanter, écouter la musique d’artistes en puissance, admirer
les performances de numéros extraordinaires, s’amuser, profiter du cirque du rue,
participer, profiter, rigoler et même recevoir des vêtements » Hautes coutures » originaux et uniques !
Pour les journalistes du Bourlingueur du Net, tout ceci sera une belle et grande découverte
et nous essaieront de voir un maximum des artistes de rue présents !
J’aimerais juste adresse un clin d’œil à la présence de la troupe des Bonimenteurs,
que je vois pour la troisième fois dans un troisième spectacle différent !
(Au Brussel Film Festival et à La Semo)