Du 21 février au 7 mars 2008 à 20H30
D’après Nikolaï Gogol
Mise en scène Michel Dezoteux
Avec : R. Amedeo, K. Barras, Y. Blanc, E. Castex, M. Delval, F. Dezoteux, E. Grünspan, P. Kourgias, Y. Juillard, B. Ludik, E. Maquest, F. Marcq, D. Mpunga, A. Trocki
Lumières sur une ville de province en Russie. Les ‘petits péchés’, autrement dit les arrangements frauduleux, y sont légion. Le désordre et la corruption règnent à tous les niveaux de pouvoir de l’administration et du secteur public. Lorsque le gouverneur de la province apprend qu’un réviseur chargé d’inspecter les affaires administratives et politiques locales va arriver, c’est la panique. Dans l’affolement, chacun croit reconnaître en la personne d’un jeune fonctionnaire débauché, descendu à l’auberge locale, l’inspecteur en question. Tous rivalisent alors petites attentions à l’égard de ce jeune homme qui, dans un premier temps, ne saisit pas la situation. Cependant, il va très vite mettre à profit ce quiproquo…
La critique de notre envoyé spécial
Michel Dezoteux signe avec succès une brillante adaptation du classique de Nokolaï Gogol.
Le personnage du réviseur (interprété ici par Karim Barras) a d’ailleurs de nombreux points communs avec Gogol lui-même.
On pourrait penser que la pièce a été spécialement composée pour dénoncer les « affaires » en tous genres, une expression tristement à la mode ces derniers temps. Et pourtant, elle fut créée en 1836, il y plus de 170 ans donc. Mais elle garde toute son actualité grâce à un lifting bien réussi d’une part, et au climat politique actuel d’autre part.
Quatorze acteurs, plus survoltés les uns que les autres se donnent la réplique dans cette farce. Soulignons que la maîtrise des mouvements du corps a été finement travaillée et participe grandement aux caractères humoristique et expressif de la pièce. En ce domaine, une mention spéciale est à attribuer à Photios Kourgias alias Bobtchinsky pour son excellent jeu corporel. Malgré cet imposant casting, ce vaudeville a le mérite de rester clair et aisément compréhensible. La tension et l’agitation provoquées par la venue du ‘révizor’ sont palpables tout au long de la représentation grâce à rythme dynamique et soutenu.
Mais plus qu’une simple comédie, c’est aussi une invitation à la réflexion sur des thèmes tels que la folie des grandeurs ou les vices et les abus qui se trouvent en l’homme. Des sujets qui finalement restent intemporels et qui n’ont donc pas fini de servir de modèle d’inspiration à de nombreux auteurs.
Loïc Verheyen pour le bourlingueur du Net